Votre corps sait quand la mort approche, et tout commence par le nez

Il n’est pas rare d’entendre des proches raconter des anecdotes surprenantes sur le comportement d’un être cher avant son décès : dire au revoir, régler des conflits, voire donner ses biens précieux. On dirait qu’ils pressentent quelque chose avant tout le monde.

Certains diront que ce n’est qu’une coïncidence, mais d’autres sont convaincus : les gens savent quand la mort est proche.

Comprendre la mort d’un être aimé ou imaginer ce qui se passe dans ces derniers instants est naturel. Les scientifiques savent qu’au moment du décès, le corps commence immédiatement sa décomposition.

Par exemple, la putrescine est une molécule à l’odeur nauséabonde et toxique, issue de la décomposition. Des chercheurs ont découvert que les humains reconnaissent inconsciemment cette odeur putride. Plus encore, cette odeur déclenche une réaction immédiate.

Les animaux sentent l’odeur des autres et réagissent en conséquence

Cette capacité à détecter des odeurs chimiques fait partie des mécanismes de survie chez de nombreuses espèces. La menace de la mort se manifeste par une odeur détectable.

La putrescine est un composé chimique libéré lors de la décomposition d’un corps.

Elle joue aussi un rôle d’alarme. Lorsqu’une personne est exposée à cette odeur, elle réagit à la fois consciemment et inconsciemment.

Quatre expériences différentes ont été menées avec de la putrescine, de l’ammoniaque et de l’eau pour étudier les réactions humaines.

Lors d’une de ces expériences, la putrescine était diffusée sur un site. Les personnes présentes ont immédiatement cherché à s’éloigner. Cette réaction est identique à celle dite « combat ou fuite ».

Chez les animaux, face à un danger réel, deux options existent : combattre la menace ou fuir. L’étude montre que les humains réagissent de la même manière.

D’autres odeurs déclenchent aussi des réactions automatiques, comme la sueur

Des études distinctes ont démontré que la sueur prise sur des personnes en situation de peur, lorsqu’elle est exposée à d’autres, provoque chez eux un réflexe de sursaut automatique.

« Nous ne savons pas pourquoi nous aimons ou n’aimons pas l’odeur de quelqu’un, et nous ne sommes généralement pas conscients de l’influence des odeurs sur nos émotions, préférences et attitudes », expliquent Wisman et Shira.

« Il est difficile d’imaginer qu’une odeur puisse faire peur », ajoutent deux autres chercheurs de renom. Pourtant, ces odeurs nous rendent plus vigilants face à notre environnement.

La réaction naturelle humaine au danger est l’évitement plutôt que l’affrontement

Les humains préfèrent éviter les confrontations, qu’elles soient verbales ou physiques. La plupart du temps, ils s’éloignent du danger jusqu’à ce que le combat soit inévitable.

La putrescine et les phéromones sexuelles : deux signaux olfactifs opposés

Les phéromones sexuelles sont des substances chimiques émises par le corps pour attirer un partenaire, tandis que la putrescine fonctionne comme un signal d’alarme.

« La putrescine véhicule un message différent des phéromones, mais les réactions humaines à la putrescine (évitement et hostilité) semblent être l’opposé des réactions aux phéromones sexuelles », précisent Wisman et Shira.

Lors de l’étude, les participants ne réalisaient pas consciemment qu’ils avaient une réaction négative à cette odeur.

« Les gens ne connaissent pas la putrescine et ne l’associent pas consciemment à la mort ou à la peur », admettent les chercheurs.

Conclusion

Notre corps, par le biais de notre odorat, détecte des signaux chimiques subtils annonçant la mort ou le danger. Cette capacité, partagée avec le règne animal, déclenche des mécanismes de survie fondamentaux. Bien que nous ne soyons pas toujours conscients de ces signaux olfactifs, ils influencent profondément nos comportements et nos émotions.

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