Une enseignante reçoit par erreur 38 000 euros de salaire… et refuse de les rendre

Une erreur à 38 000 euros : l’incroyable histoire d’une enseignante qui refuse de rembourser

Imaginez-vous ouvrir votre compte bancaire et découvrir un salaire qui continue de tomber… alors que vous ne travaillez plus pour l’employeur qui vous paie. C’est précisément ce qui est arrivé à une enseignante suisse, créant une situation juridique et éthique particulièrement complexe. Cette affaire soulève d’importantes questions sur nos responsabilités face aux erreurs administratives.

Une enseignante reçoit par erreur 38 000 euros de salaire… et refuse de les rendre

L’erreur qui a coûté une fortune

En août 2020, une institutrice de l’école primaire de Dübendorf, en Suisse, quitte son poste d’enseignante. Cependant, un dysfonctionnement administratif majeur fait que son ancien employeur continue de lui verser son salaire mensuel de 1 564 euros. Cette situation perdurera pendant un an et demi, jusqu’en mars 2022, accumulant une somme totale de 38 000 euros (incluant une partie du 13ème mois).

L’erreur n’a été découverte que lorsque l’ex-enseignante a demandé un certificat de travail à son ancien employeur. C’est à ce moment que l’administration s’est rendu compte qu’elle versait depuis plus d’un an un salaire à une personne qui n’était plus employée dans l’établissement.

La défense controversée de l’enseignante

Face à la demande de remboursement, la position de l’ancienne institutrice est catégorique : elle refuse de rendre l’argent. Ses arguments sont doubles :

“L’argent est déjà dépensé”

Premier argument avancé par l’enseignante : elle affirme avoir déjà utilisé l’intégralité de la somme, notamment pour l’achat d’une voiture. Selon elle, il lui est donc impossible de restituer un montant dont elle ne dispose plus.

“C’est la faute de l’administration”

Sa seconde ligne de défense consiste à rejeter entièrement la responsabilité sur son ancien employeur. Elle soutient que la ville était parfaitement informée de son départ et qu’elle-même ne se serait pas aperçue que son ancien salaire continuait d’être versé sur son compte.

Les failles dans son argumentation

La défense de l’enseignante présente toutefois deux incohérences majeures qui fragilisent considérablement sa position :

  1. La déclaration aux impôts : Les autorités ont découvert que l’enseignante avait déclaré ces revenus dans sa déclaration fiscale, prouvant ainsi qu’elle était consciente de les recevoir.

  2. Les fiches de paie mensuelles : Durant toute cette période, elle a continué à recevoir ses bulletins de salaire détaillés, ce qui rend peu crédible l’argument selon lequel elle ignorait ces versements.

Ces deux éléments suggèrent fortement que l’ex-enseignante était parfaitement consciente de la situation et a délibérément choisi de ne pas signaler l’erreur.

Les implications juridiques et éthiques

Cette affaire soulève plusieurs questions importantes :

Quelles sont nos obligations légales face à une erreur de paiement ?

En droit, le principe est clair : toute somme reçue par erreur doit être restituée. Ce principe s’applique quelle que soit la négligence de celui qui a commis l’erreur. Le fait de conserver sciemment de l’argent versé par erreur peut être qualifié d’enrichissement sans cause, voire de vol dans certains cas.

L’éthique personnelle en question

Au-delà des aspects juridiques, cette histoire nous interroge sur notre propre éthique : comment réagirions-nous dans une situation similaire ? Signalerions-nous immédiatement l’erreur ou serions-nous tentés de garder le silence en espérant que personne ne s’en aperçoive ?

L’issue de l’affaire

Plus de trois ans après les faits, la justice suisse a tranché : l’enseignante n’a pas d’autre choix que de rembourser l’intégralité de la somme, légèrement revue à la baisse (environ 32 000 euros). Cette décision rappelle que la bonne foi est un principe fondamental dans ce type de situation.

Comment réagir face à une erreur administrative en votre faveur ?

Si vous vous retrouvez dans une situation similaire, voici les démarches recommandées :

  1. Signalez immédiatement l’erreur à l’organisme concerné
  2. Conservez les sommes sur un compte séparé sans les dépenser
  3. Gardez des preuves de vos tentatives de signalement
  4. Consultez un conseiller juridique en cas de doute

FAQ : Les erreurs administratives et vos droits

Est-on légalement obligé de signaler une erreur de paiement en sa faveur ?
Oui, la loi impose de signaler et de restituer toute somme perçue indûment, même si l’erreur vient de l’autre partie.

Peut-on être poursuivi pour avoir gardé de l’argent versé par erreur ?
Absolument. Selon la situation, cela peut être qualifié d’enrichissement sans cause ou même de vol, avec des conséquences pénales potentielles.

Y a-t-il un délai de prescription pour ce type d’erreur ?
Les délais varient selon les pays, mais généralement, l’organisme qui a commis l’erreur dispose de plusieurs années pour réclamer les sommes indûment versées.

Que faire si je ne peux pas rembourser une somme reçue par erreur ?
Il est préférable de négocier rapidement un échéancier de remboursement plutôt que d’attendre d’être poursuivi, ce qui pourrait aggraver votre situation.

Cette affaire nous rappelle que la transparence et l’honnêteté restent les meilleures politiques, même face à une “chance” financière inattendue. Les conséquences de garder le silence peuvent s’avérer bien plus coûteuses à long terme, tant sur le plan financier que moral.

Partagez sur vos réseaux sociaux !

Send this to a friend