Un bénévole du musée croit nettoyer un miroir sale, il détruit une oeuvre d’art

Quand l’art moderne rencontre le zèle d’un bénévole : l’incident du “miroir sale” de Taïwan

Au musée de Keelung à Taïwan, un incident à la fois cocasse et tragique vient de se produire. Un bénévole bien intentionné a détruit une œuvre d’art contemporain en pensant simplement nettoyer un miroir poussiéreux. Cette méprise soulève des questions sur notre perception de l’art moderne et illustre les défis des institutions culturelles pour préserver leurs collections.

Un bénévole du musée croit nettoyer un miroir sale, il détruit une oeuvre d'art

Un malentendu aux conséquences irréversibles

Le 5 novembre dernier, dans les salles du musée de Keelung, un bénévole a remarqué ce qui lui semblait être un miroir particulièrement sale. Avec la meilleure intention du monde, il a entrepris de le nettoyer, ignorant complètement qu’il s’agissait en réalité d’une création artistique intitulée “Syntaxe inversée-16”, œuvre de l’artiste contemporain taïwanais Chen Sung-chih.

Malgré l’intervention rapide de ses collègues, plus familiers avec l’exposition, le mal était déjà fait. La couche de “saleté” que le bénévole s’efforçait d’éliminer constituait l’essence même de l’œuvre d’art, désormais irrémédiablement altérée.

L’œuvre détruite : plus qu’un simple miroir poussiéreux

“Syntaxe inversée-16” n’était pas un miroir ordinaire négligé par le personnel d’entretien, mais une création conceptuelle méticuleusement élaborée par Chen Sung-chih, figure reconnue de l’art contemporain taïwanais. L’artiste avait délibérément traité la surface réfléchissante pour créer un effet particulier, jouant avec les notions de perception et de réalité.

La réaction du musée et de l’artiste

Face à cette destruction involontaire, la direction du musée de Keelung a immédiatement présenté ses excuses à l’artiste. Des négociations sont actuellement en cours avec les compagnies d’assurance pour évaluer le préjudice financier, mais la perte artistique, elle, demeure incalculable.

Quand l’art contemporain déroute : un phénomène récurrent

Cet incident n’est malheureusement pas un cas isolé. L’histoire de l’art contemporain regorge d’anecdotes similaires où des œuvres ont été confondues avec des objets ordinaires ou des déchets.

Des précédents célèbres

En 2015, une femme de ménage dans un musée italien avait jeté une installation composée de papiers, cartons et bouteilles vides, la prenant pour les restes d’une fête. En 2001, une installation de Damien Hirst constituée de cendriers pleins, bouteilles de bière vides et détritus divers avait été nettoyée par un agent d’entretien zélé.

Le défi de l’art contemporain

Ces méprises soulèvent une question fondamentale : comment les institutions peuvent-elles mieux protéger des œuvres qui, par nature, remettent en question nos définitions traditionnelles de l’art ?

Comment les musées peuvent éviter ce type d’incidents

Pour prévenir de telles situations, les musées du monde entier développent des stratégies spécifiques.

Formation approfondie du personnel

Tous les employés, y compris les bénévoles et le personnel d’entretien, devraient recevoir une formation adéquate concernant les expositions en cours et les caractéristiques des œuvres présentées.

Signalétique claire

Une signalisation explicite indiquant qu’il s’agit d’œuvres d’art, même lorsqu’elles ressemblent à des objets quotidiens, peut prévenir bien des malentendus.

Barrières physiques

Dans certains cas, l’installation de barrières discrètes ou l’utilisation d’éclairages spécifiques peut aider à distinguer les œuvres d’art des éléments fonctionnels du musée.

Les erreurs à éviter pour les visiteurs et le personnel des musées

Ne jamais toucher sans autorisation explicite

Même si un objet semble ordinaire ou mal placé, la règle d’or reste de ne jamais y toucher sans permission.

Signaler plutôt qu’intervenir

En cas de doute sur l’état ou la nature d’un objet dans un musée, il est toujours préférable de signaler ses préoccupations à un conservateur plutôt que de prendre l’initiative.

Ne pas se fier aux apparences

L’art contemporain défie souvent nos attentes. Ce qui peut sembler être un désordre ou un objet banal peut en réalité être une œuvre d’art de grande valeur.

L’art contemporain : un dialogue permanent

Malgré ces incidents malheureux, l’art contemporain continue de nous interpeller précisément parce qu’il brouille les frontières entre l’ordinaire et l’extraordinaire. Il nous invite à questionner nos perceptions et à développer un regard plus attentif sur notre environnement quotidien.

En conclusion : une leçon pour tous

L’incident du musée de Keelung nous rappelle que l’art contemporain, par sa nature même, continue de défier nos attentes et nos catégories mentales. Pour les institutions culturelles, il souligne l’importance cruciale de la communication et de la formation. Pour le grand public, il invite à une approche plus ouverte et plus curieuse face aux créations qui peuvent sembler déroutantes au premier abord.

Dans un monde où les frontières entre art et vie quotidienne deviennent de plus en plus poreuses, peut-être la véritable œuvre d’art réside-t-elle finalement dans notre capacité à rester ouverts à l’inattendu.

Questions fréquemment posées

Comment distinguer une œuvre d’art contemporain d’un objet ordinaire dans un musée ?

Recherchez toujours une signalétique explicative à proximité. En cas de doute, observez sans toucher et demandez au personnel du musée.

Que risque le bénévole qui a détruit l’œuvre par erreur ?

Généralement, dans ce type de cas, lorsque la destruction est accidentelle et sans intention malveillante, les conséquences juridiques sont limitées. La responsabilité incombe plutôt à l’institution qui aurait dû assurer une meilleure formation et supervision.

Comment les artistes contemporains réagissent-ils face à ces incidents ?

Les réactions varient considérablement. Certains artistes intègrent la possibilité de destruction ou de transformation dans leur démarche créative, tandis que d’autres sont profondément affectés par la perte de leur travail.

Les musées sont-ils assurés contre ce type d’incidents ?

Oui, la plupart des musées disposent d’assurances spécifiques couvrant les dommages aux œuvres, que ceux-ci soient accidentels ou intentionnels. Cependant, aucune compensation financière ne peut véritablement remplacer une œuvre d’art unique.

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