Lors d’une opération chirurgicale, obstétricale ou médicale, les spécialistes peuvent avoir recours à l’anesthésie. Il existe plusieurs types d’anesthésie, dont l’anesthésie générale, locale ou locorégionale, mais l’objectif reste le même. Lors de son interview pour Journal des Femmes, le Dr Aurélien Jacquemod, anesthésiste, détaille ce qui se passe lors de cette procédure. On vous en dit plus.
Pour atténuer ou de supprimer la douleur occasionnée par une opération médicale douloureuse, on fait appelle à l’anesthésie. Une anesthésie locale s’opère uniquement sur une seule zone du corps et ne bouscule pas le niveau de conscience du patient, mais anesthésie générale, par contre a comme objectif d’endormir le cerveau du patient.
Bien que les partisans de la chirurgie esthétique soient habitués à l’anesthésie, ils ne savent pas forcément les risques qu’ils peuvent subir lors de cette procédure. Le Dr Jacquemod donne des informations sur le déroulement et le mécanisme de l’anesthésie dans un article relayé par Journal des Femmes.
Le déroulement d’une anesthésie générale
Le principe de l’anesthésie générale est d’injecter des produits d’anesthésie dans le sang du patient pour que son cerveau ne puisse plus ressentir la douleur. Comme le spécialiste le précise : « Étant donné que la douleur stimule constamment les zones des terminaisons nerveuses, qui va transmettre l’information par les nerfs jusqu’au cerveau, il faut endormir profondément le cerveau pour qu’il n’intègre plus ces signaux ».
Dans un premier temps, le médecin met en place une perfusion pour apporter au patient une grande quantité d’oxygène. Une fois pré-oxygéné, on administre par injection, des médicaments hypnotiques, des analgésiques et des fois, un médicament curarisant au patient. Le but est de relâcher les muscles. Par la suite, le patient perd sa conscience et doit être mis sous ventilation artificielle. C’est un processus « nécessaire quand le cerveau est tellement endormi qu’il perd la capacité à générer une respiration spontanée », affirme le Dr Jacquemod. Enfin, après l’opération, le médecin est tenu de surveiller l’état du patient dans la salle de réveil.
Le patient est exposé à des risques plus sévères, comme l’apparition d’une allergie causant un choc anaphylactique potentiellement fatal, des troubles respiratoires à cause de la ventilation artificielle mais aussi des problèmes mécaniques relatifs à l’intubation.
Le principe de l’anesthésie locale
Les dentistes et les dermatologues pratiquent généralement une anesthésie locale. Comme c’est le cas pour retirer un grain de beauté qui peut évoluer en maladie cancéreuse. « On va anesthésier directement la peau, la lèvre, ou la dent, et la zone devient alors insensible à la douleur », peut-on lire dans les explications d’Aurélien Jacquemod. Pour cela, le médecin injecte directement un produit anesthésiant dans une petite partie où l’incision sera réalisée. En sus, le médecin met en avant que cette anesthésie n’engendre pas de perte de conscience parce que le patient reste éveillé le long de l’opération. En général, l’opération dure entre 10 à 15 minutes tandis que l’anesthésie peut durer jusqu’à 30 minutes, voire 60.
Pour une anesthésie locale, les patients rencontrent très rarement des complications. Mais, si le sujet a peur de l’injection, il pourrait ressentir un malaise. Dans certains cas, l’anesthésiste est susceptible d’introduire le produit dans une veine, alors que cela peut occasionner des maladies neurologiques ou cardiaques. Toutefois, ce problème reste très rare, à en croire à l’expert.
Le déroulement de l’anesthésie loco-régionale
Pour ce qui est de l’anesthésie loco-régionale, elle a comme principe d’injecter une substance anesthésiant pour endormir « jusqu’à 7 ou 8 nerfs » et de supprimer les sensations sur une seule partie du corps. Selon le docteur Jacquemod : « L’anesthésie loco-régionale a un concept similaire à l’anesthésie locale, mais cette fois-ci, on va aller anesthésier directement le nerf ». De surcroît, il affirme que ce type d’anesthésie est effectué lors des interventions localisées et est optimal pour atténuer un mal. L’anesthésie loco-régionale n’entraîne pas une perte de conscience mais elle accélère plutôt le rétablissement du patient. « Il faut donc privilégier l’anesthésie loco-régionale tant que cela est possible, car elle est beaucoup moins lourde », assure le docteur lors de son interview.
Ce dernier précise que les risques liés à l’anesthésie sont rares. Dans ce sens, les deux principaux problèmes constituent des troubles neurologiques ou cardiaques et des lésions des terminaisons nerveuses. Le premier cas se produit si l’anesthésiste introduit le produit anesthésiant dans une veine et le second cas se produit, si le médecin touche « dans le nerf au lieu de piquer à côté ». Dans le second cas, des troubles moteurs peuvent être enclenchés. Le docteur conclut que ces erreurs font actuellement partie de cas exceptionnels.