On ne les jette plus ! Les flacons de shampoing, les bouteilles d’eau ou de lait… peuvent rapporter des bons de réduction au supermarché. Alors que le gouvernement réfléchit à la mise en place d’un système de consignes pour les bouteilles en plastique, la société Réco propose d’ores et déjà ce type de services sur les parkings de certains supermarchés. En contrepartie, les clients obtiennent des bons de réduction. Reportage à l’Intermarché de Montauban-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine.
Les bouteilles d’eau ou de lait peuvent rapporter des bons de réduction au supermarché. Lesconsignes pour bouteilles en plastiques que le Gouvernement souhaite mettre en place pour améliorer la collecte des déchets plastiques, principalement dans les grandes villes, existent donc déjà. Comme ici à Montauban-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine.
« L’an dernier, ça m’a rapporté 53 € », sourit Didier. Régulièrement, cet habitant s’arrête devant le kiosque Réco installé sur le parking de l’Intermarché de Montauban-de-Bretagne, à quelques kilomètres de chez lui, dans l’ouest de l’Ille-et-Vilaine.
À l’Intermarché de Montauban-de-Bretagne, un collecteur de bouteilles et flacons en plastique Réco a été installé. JOëL LE GALL
1 200 € de bons par mois
Dans ses sacs, des dizaines de bouteilles en plastique. « Je récupère aussi celles de ma belle-mère et de mes parents. Je les dépose en allant au boulot le matin. » Une par une, la machine les avale, repère leur format, et, en échange, émet un bon de réduction, à raison de deux centimes la grande bouteille (plus d’un litre) et un centime la petite. Ce jour-là, son chargement a rapporté 1,03 € à Didier. Il pourra déduire ce montant de ses prochains achats dans le supermarché. Ça ne paraît pas grand-chose, mais, mine de rien, ces quelques centimes représentent environ 1 200 € de chèques de réduction distribués chaque mois par le patron de la grande surface, avec des pics à 1 500 €, pour un coupon moyen de 70 centimes.
« On voit des gamins avec plein de bouteilles »
À l’instar de Didier, de nombreux habitants ont pris l’habitude de déposer leurs bouteilles dans ce kiosque, installé en juillet 2016 par Réco, filiale du groupe Suez, qui gère aussi le traitement. « En 2017, ce sont 1 129 700 bouteilles qui ont ainsi pu être collectées », assure, enthousiaste, Franck Billaud, directeur de l’Intermarché. Et les chiffres progressent encore. « Parfois, on voit des gamins qui arrivent avec plein de bouteilles. Ils passent dans les quartiers récupérer ce qu’ils peuvent pour se faire un peu d’argent. »
En moyenne, 1 200 € de chèques de réduction sont distribués chaque mois par le patron de la grande surface à ses clients. | JOëL LE GALL
Un cercle vertueux
Pour lui, tout cela relève du cercle vertueux. « C’est bien pour l’environnement car on incite au tri et à la valorisation et, en même temps, cela permet de distribuer un peu d’argent…» Fervent défenseur et acteur d’une démarche écoresponsable, Franck Billaud est plus que convaincu par cette opération. « Les bouteilles en plastique sont plus difficiles à valoriser que d’autres matériaux d’emballage. Cette collecte spécifique permet d’optimiser les procédés de valorisation. »
129 millions de bouteilles collectées en France
Les bouteilles passent ainsi par le stade paillettes ou granulés avant d’être transformées en pulls, barquettes… À ce jour, les différents kiosques Réco répartis en France ont permis le recyclage de plus de 129 millions de bouteilles. Un bon signe pour le gouvernement qui souhaite généraliser la mise en place d’un système de consigne sur les bouteilles en plastique notamment.
[sc name=”Suivant”]