Oubliez l’eau en bouteille ! C’est une arnaque - Recettes en Famille

Oubliez l’eau en bouteille ! C’est une arnaque

by Emma

Lorsque l’idée absurde de vouloir saisir une bonne bouteille d’eau dans les supermarchés nous capture, on finit par céder… C’est le cas lorsque nous sommes étourdis par la chaleur et par la soif. Sauf que ce n’est pas de l’eau.

Au Canada, l’eau en bouteille provient des hydrophores localisés près des Grands Lacs, là où elle est pompée pour une somme modeste de 3,71$ le million de litres par des compagnies revendeurs et qui, ensuite sont commercialisées pour empocher des revenus monstrueux. Dans un pays d’autochtones (amérindiens), le peuple est obligé de faire bouillir l’eau qu’il consomme après l’avoir achetée en bouteille. L’eau pointée du doigt appartient à Nestlé et à d’autres grandes sociétés.

Certains politiciens et activistes exhortent l’augmentation de la somme investie par les entreprises pour pomper l’eau des sources municipales, sauf que certains experts jugent cela insuffisant. Les plus impétueux estiment qu’il faudrait seulement prohibée à quiconque de pomper de l’eau dans un but lucratif, pour des raisons sociales et scientifiques. Dans cette optique, la société Nestlé devrait être déchu de l’accréditation à poursuivre son acte, jusqu’à maintenant.

Selon Stephen Scharper, professeur spécialiste du développement durable à l’université de Toronto :

Si l’eau devenait un bien commun, cela ne signifierait pas que Nestlé ou Coca-Cola ne pourraient pas en pomper pour produire du soda ; il devrait être possible d’obtenir une licence pour utiliser de l’eau pour fabriquer certains produits, mais pas pour en faire un produit en soi.

Puis de poursuivre :

À terme, cela reviendrait à abolir totalement l’eau en bouteille.

Dans un recueil paru en 2016 sur Harden Environmental Services, entreprise spécialisée dans l’analyse des eaux souterraines, il est indiqué que « les prélèvements d’eau effectués par Nestlé entraînent une dépressurisation » de l’aquifère. Cependant, cela pourrait empester l’eau, susceptible d’entrer en contact avec des puits ou encore des fosses septiques dans les environs.

Sur le long terme, nous pourrions être confrontés à une pénurie d’eau. L’an dernier, la NASA affirme qu’«environ un tiers des plus grands réservoirs d’eau souterraine de la Terre sont en train d’être rapidement épuisés par la consommation humaine. » Face au réchauffement climatique, origine de sécheresses mondiales de plus en plus fréquentes et toujours plus accentuées, cette eau pourrait bien devenir plus précieuse.

Aussi faut-il admettre que l’eau en bouteille n’est pas meilleure que l’eau du robinet en réalité. Du moins, c’est le cas dans les pays où la distribution publique d’eau potable se déroule sans ambiguïté. Selon des rapports anecdotiques, elle est même bien pire ! Rappelons qu’en 1999, l’ONG Natural Resources Defence Council a indiqué que 25% de l’eau en bouteille était indiscutablement similaire à l’eau du robinet. En 2006, il a été révélé que l’eau en bouteille de la marque Fiji renfermant de l’arsenic, à en croire l’étude initiée par la ville de Cleveland. En 2008, l’étude de l’Environmental Working Group a attesté qu’il n’existe pratiquement aucune différence entre la majorité des marques d’eau en bouteille et l’eau du robinet. Parfois, l’eau en bouteille dépassait les seuils légaux de contaminants.

« Pas besoin d’intermédiaires du secteur privé »

Aux termes de la loi, les municipalités sont tenues de publier des rapports annuels en ce qui concerne la qualité de l’eau. Quant aux entreprises qui commercialisent  de l’eau, elles sont sous le contrôle des associations de consommateurs et non des agences rattachées au gouvernement. La majorité d’entre elles publient des données sur la qualité de l’eau qu’elles vendent, mais certains de ces entreprises ne sont pas soumises aux mêmes standards que les villes en plus de l’autorégulation de l’industrie.

Les plus réticents à l’eau en bouteille pourraient tirer que des sources d’eau facilement transportables et stockables pourraient être vitales si un catastrophe durable survient. À titre d’exemple, les Amérindiens du Canada n’ont pas d’autres choix que l’eau en bouteille du moment que leurs problèmes d’eau potable persistent. Scharper affirme que le gouvernement pourrait bien tenir ce rôle.

Même si un événement majeur survient et que les services municipaux ne peuvent plus assurer la distribution d’eau, cela ne signifie pas que les entreprises doivent s’engouffrer dans la brèche pour faire des profits, affirme-t-il. Le gouvernement a le devoir de fournir aux citoyens de quoi subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. L’Etat peut fournir de l’eau provenant de sources municipales.

Le pays avait déjà eu à prendre des décisions draconiennes, à l’exemple de l’amiante, une substance très prisée dans le secteur du bâtiment avant d’être prohibée dans de nombreux pays. La raison ? On a découvert que l’amiante était très dangereuse pour la santé. Notons que cette année, la ville de Paris a défendu la circulation de tous les véhicules fabriqués avant 1997 les jours de semaine, dans le but de gérer le problème de pollution.

Dans certaines villes, l’eau en bouteille commence à être interdite.

En 2009, Bundanoon, une ville en Australie, a exclu toutes les bouteilles d’eau. En 2014, la loi interdisant l’eau en bouteille dans les lieux publics à été votée à San Francisco. Cela implique que c’est possible et qu’il suffit d’en avoir la volonté politique en plus d’être motivé.

Après la publication de ce rapport, dont la version originale est parue sur Motherboard, la Chambre Syndicale des Eaux Minérales a exigé un droit de réponse sur le cas spécifique de la France. Ce rectificatif a été mené à sa demande :

L’eau minérale naturelle française répond à un règlement spécifique du Code de la Santé Publique. Dans ce sens, le respect de ces spécificités dont « la pureté, la naturalité, la qualité et la composition constante ». Ces aspects ont un coût pour les minéraliers. Ainsi, de gros investissements sont de mise pour conserver les sites naturels, là où se trouvent les sources. Les minéraliers, en coopération avec les acteurs locaux, mènent leurs politiques de protection des sources au niveau de l’impluvium, zone d’infiltration de l’eau, afin d’éviter les risques de contamination de l’eau minérale naturelle. Notea que la surface d’un impluvium peut atteindre plusieurs milliers d’hectares.

Loin d’être gratuite, l’extraction d’eau minérale est soumise à des taxes versés par les embouteilleurs aux communes, là où les sources se trouvent. Le prix de l’eau minérale naturelle est donc le reflet de tous ces facteurs.

La nature arrive toujours à dépasser la quantité d’eau embouteillée. De leur côté, les minéraliers sont conscients de la nécessité de préserver les sources d’eau naturelle. Ils œuvrent pour pérenniser les ressources naturelles en les protégeant de la pollution et en conservant leur écosystème naturel.

Dans le Code de la Santé Publique, la spécificité de l’eau minérale naturelle est qu’elle est d’origine souterraine. L’eau minérale naturelle provient d’une source unique indemne de toute pollution humaine. En sus, elle ne passe par aucune opération de désinfection. Cela étant dit, l’eau du robinet et les eaux minérales naturelles sont totalement distinctes et répondent à des réglementations différentes.

En France, les eaux minérales répondent à une réglementation qui précise tout de même les seuils légaux de contaminants.

Cependant, ces eaux minérales ne dépassent pas les seuils légaux de contaminants. Autrement, elles ne pourraient pas être mises en vente.

Découvrez le reportage signé France2.

https://youtu.be/zKpQ8kGdO20

Partagez sur vos réseaux sociaux !

Send this to a friend