La verrerie Duralex de la Chapelle-Saint-Mesmin, célèbre pour ses verres en verre trempé, a récemment été sauvée grâce à une mobilisation nationale sans précédent. Reprise sous la forme d’une Scop (société coopérative et participative) par ses salariés, cette institution française a su toucher le cœur de ses consommateurs, fidèles à ses produits iconiques.
Le 26 juillet dernier, François Marciano, directeur du site, a lancé un appel poignant : “Nous invitons tous les Français à acheter du Duralex.” Une demande qui a immédiatement trouvé écho auprès du public. En effet, dès ce jour-là, la boutique en ligne de Duralex a dû fermer temporairement en raison d’une affluence record. Ce succès témoigne d’un réel attachement des Français à cette marque emblématique, comme le souligne Vasco Da Silva, secrétaire du CSE (Comité Social et Économique) : “Les gens tiennent à cette marque.”
Un soutien populaire massif
Fondée dans les années 1940, Duralex est reconnue pour ses verres “incassables”, qui ont marqué plusieurs générations. Mais c’est surtout en période de crise que la marque a pu compter sur un soutien national fort. Lorsque les prix de l’énergie ont flambé en 2022, conséquence directe de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’usine a dû arrêter ses activités pendant plusieurs mois, exacerbant les difficultés financières de l’entreprise. À cette époque, l’appel à soutenir Duralex a envahi les réseaux sociaux avec des messages tels que “achetez Duralex”.
Ce mouvement de solidarité n’a cessé de croître. Les consommateurs, désireux de préserver ce symbole du savoir-faire français, ont contribué à maintenir la marque en vie. Le soutien a été particulièrement visible sur les réseaux sociaux, où la population a exprimé son attachement aux célèbres verres qui “nous disaient notre âge dans le fond”, en référence aux codes gravés sur le verre dans les cantines scolaires.
Un tournant décisif pour Duralex
La survie de Duralex n’aurait pas été possible sans cette mobilisation. Rachetée par la Maison française du verre, l’entreprise a traversé une période d’incertitude avant de se stabiliser grâce à la reprise en Scop par ses salariés. Aujourd’hui, cette renaissance témoigne de la force de la solidarité autour des marques historiques. Le public a répondu présent, illustrant l’importance de préserver le patrimoine industriel français.
Les verres qui nous disaient notre âge dans le fond !
DURALEX en danger, achetez cette marque française !🇨🇵 https://t.co/W5gC1NGnvN— Tsedek Tirdof (@TsedekTirdof) September 24, 2020
En effet, depuis près d’un siècle, des millions d’écoliers ont attribué un sens particulier au numéro gravé au fond des verres Duralex, supposé révéler l’âge de celui qui le tenait, bien qu’il s’agisse en réalité du numéro du moule ayant fabriqué chaque verre.
— Petit Pied (@PetitPiedDessin) July 30, 2024
Ce jeu d’enfants a depuis été repris de diverses manières, notamment par le Gorafi. Mais au-delà de l’anecdote, c’est surtout la solidité légendaire de ces verres trempés qui a forgé leur renommée. “Honnêtement, ce sont les meilleurs verres que vous trouverez sur le marché”, s’enthousiasme un autre internaute.
Depuis le 31 juillet, le site de Duralex est de nouveau opérationnel, proposant ses célèbres collections comme les verres Gigogne et Picardie, ainsi que ses récipients et vaisselles en verre, dont le design, un brin rétro, continue d’être apprécié dans le monde entier.
Bien que l’avenir de l’entreprise reste encore flou, des premières décisions ont été prises, notamment l’embauche de commerciaux pour renforcer l’équipe marketing. Quoi qu’il en soit, les enfants français semblent bien partis pour continuer à jouer au “jeu de l’âge” avec ces verres iconiques.
Un élève de CM1 découvre qu’il a 22 ans en regardant au fond d’un verre Duralex pic.twitter.com/hN13HWSFNc
— Le Gorafi (@le_gorafi) January 20, 2022