L’affaire Jean Pormanove : ce que révèle l’autopsie sur la tragique disparition du streamer
La communauté du streaming français est encore sous le choc suite au décès de Jean Pormanove, survenu en plein direct le 18 août dernier. Quatre jours après cette tragédie qui a secoué les réseaux sociaux, les premiers résultats de l’autopsie viennent d’être communiqués par le parquet, apportant un éclairage nouveau sur les circonstances de cette disparition.
Une mort naturelle d’origine médicale selon les experts
Contrairement aux spéculations qui ont circulé sur les réseaux sociaux, l’autopsie écarte formellement l’intervention d’un tiers dans le décès de Raphaël Graven, de son vrai nom. Le parquet en charge de l’enquête précise que “les médecins experts considèrent que le décès n’a pas une origine traumatique et n’est pas en lien avec l’intervention d’un tiers”.
L’examen médical a révélé “l’absence de lésions traumatiques tant au niveau interne qu’externe”, notamment au niveau du visage et du crâne. Aucune trace de brûlure n’a été constatée. Les causes du décès seraient plutôt d’origine médicale et/ou toxicologique, même si des analyses complémentaires sont encore en cours.
Seules “quelques ecchymoses et lésions cicatrisées plus particulièrement sur les membres inférieurs” ont été observées, sans lien apparent avec les causes du décès.
Un contexte controversé et des accusations graves
Cette tragédie s’est déroulée dans un contexte particulier qui a rapidement suscité l’indignation. Jean Pormanove participait à un défi marathonien sur la plateforme Kick lorsqu’il est décédé dans son sommeil, sous les yeux de nombreux spectateurs.
La polémique s’est intensifiée autour du rôle joué par deux autres streamers, connus sous les pseudonymes de Naruto et Safine. Ces derniers sont accusés par de nombreux internautes d’avoir soumis Jean Pormanove à des défis extrêmes et à diverses humiliations dans les jours précédant sa mort.
Nicolas Frérot, un proche de Jean Pormanove, a partagé son témoignage à FranceInfo, accusant directement ces streamers :
“Quand on voit les 300 dernières heures qu’il a passées avec eux, en sachant que c’était quelqu’un qui était déjà assez fragile… Ils savaient très bien qu’il avait des problèmes cardiaques, de respiration, mais ils n’ont jamais arrêté de l’agresser.”
Des antécédents préoccupants
Cette affaire rappelle des incidents antérieurs impliquant les mêmes personnes. Naruto et Safine avaient déjà été placés en garde à vue en janvier 2025 pour des soupçons de maltraitance envers des personnes vulnérables, avant d’être relâchés.
De nombreuses vidéos montrant des comportements violents envers Jean Pormanove ont resurgi sur les réseaux sociaux après son décès, alimentant l’indignation collective. On y voit notamment le streamer de 46 ans soumis à des épreuves physiques éprouvantes et diverses humiliations.
Des réactions officielles et des mesures immédiates
Face à cette tragédie, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le gouvernement a saisi l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) et a demandé des explications aux responsables de Kick.
La plateforme a réagi en bannissant Naruto et Safine “dans l’attente de l’enquête”. De son côté, le parquet de Nice a ouvert une enquête confiée à la brigade de recherches, qui “se poursuit” malgré les premiers résultats de l’autopsie.
Un débat plus large sur l’éthique du streaming
Cette affaire soulève des questions fondamentales sur les limites du divertissement en ligne et la responsabilité des plateformes. Le modèle économique de certaines plateformes de streaming, basé sur des défis toujours plus extrêmes pour générer de l’audience, est particulièrement pointé du doigt.
L’absence de cadre réglementaire clair et de modération efficace sur certaines plateformes comme Kick, considérée comme plus permissive que ses concurrentes, fait également débat. Des experts en médias numériques appellent à une réflexion collective sur les normes éthiques qui devraient encadrer ce secteur en pleine expansion.
Un élan de solidarité pour les proches
Au-delà de la controverse, un mouvement de soutien s’est formé autour des proches de Jean Pormanove. Le rappeur Drake et le streamer Adin Ross ont notamment annoncé qu’ils prendraient en charge les frais des funérailles.
De nombreux créateurs de contenu ont également partagé des messages de condoléances et des appels à la bienveillance sur les réseaux sociaux, rappelant l’importance de la santé mentale dans un milieu souvent marqué par la pression et la recherche constante de visibilité.
En conclusion
Bien que les premiers résultats de l’autopsie écartent l’intervention directe d’un tiers dans la mort de Jean Pormanove, cette affaire reste emblématique des dérives possibles du streaming et des défis extrêmes. L’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances exactes du décès et d’éventuelles responsabilités indirectes.
Cette tragédie pourrait marquer un tournant dans la régulation des plateformes de streaming et la prise de conscience collective des risques liés à certaines pratiques de divertissement en ligne.
Foire aux questions
Quelles sont les causes exactes de la mort de Jean Pormanove ?
Selon les premiers résultats de l’autopsie, la mort serait d’origine médicale et/ou toxicologique, sans intervention directe d’un tiers. Des analyses complémentaires sont encore en cours pour préciser ces éléments.
Que risquent juridiquement les streamers Naruto et Safine ?
Même si l’autopsie écarte leur intervention directe dans le décès, une enquête est toujours en cours pour déterminer d’éventuelles responsabilités indirectes. Des poursuites pourraient être envisagées pour mise en danger de la vie d’autrui ou non-assistance à personne en danger, selon les conclusions de l’enquête.
Quelles mesures pourraient être prises pour éviter ce type de drame à l’avenir ?
Un renforcement de la réglementation des plateformes de streaming, une modération plus stricte des contenus à risque, et une sensibilisation des créateurs de contenus aux questions éthiques semblent nécessaires. L’affaire pourrait accélérer l’adoption de nouvelles mesures législatives dans ce domaine.
Jean Pormanove avait-il des problèmes de santé connus avant le drame ?
Selon le témoignage de son ami Nicolas Frérot, Jean Pormanove souffrait de problèmes cardiaques et respiratoires, ce qui aurait pu le rendre plus vulnérable face aux défis extrêmes auxquels il était soumis.