L’Oréal sous le feu des critiques : une star d’OnlyFans pour promouvoir Urban Decay

L’Oréal a récemment pris une décision qui fait débat dans le monde de la beauté et sur les réseaux sociaux. La célèbre marque de cosmétiques a choisi Ari Kytsya, une star d’OnlyFans, pour devenir l’ambassadrice de sa nouvelle ligne Urban Decay. Si ce choix peut sembler stratégique pour toucher un public jeune et connecté, il soulève de nombreuses questions éthiques et morales.

Ari Kytsya n’est pas seulement créatrice de contenu pour adultes. Elle cumule également une présence importante sur Instagram et TikTok, où elle partage des tutoriels beauté et lifestyle avec ses 4,6 millions d’abonnés. Cette double casquette explique probablement pourquoi L’Oréal a décidé de collaborer avec elle : la jeune femme influence déjà un large public féminin, notamment des adolescentes et jeunes adultes. Mais ce qui aurait pu être un simple coup marketing devient rapidement un sujet sensible.

Une polémique qui divise

Pour Penny East, directrice générale de la Fawcett Society au Royaume-Uni, la décision de L’Oréal est préoccupante. Selon elle, promouvoir une star d’OnlyFans revient indirectement à encourager un site connu pour ses contenus explicites. « C’est une préoccupation légitime », explique-t-elle, ajoutant que beaucoup de jeunes filles pourraient être attirées par l’idée de gloire et de fortune que promettent les créateurs sur la plateforme. La réalité est pourtant bien différente : la majorité des créateurs ne gagnent qu’un revenu très limité, et la pression pousse certains à produire des contenus toujours plus explicites.

De plus, cette collaboration semble contredire la propre « Charte des valeurs » d’Urban Decay. La marque y définit des standards éthiques clairs pour ses influenceurs : pas de contenus pornographiques et un engagement envers le respect, la tolérance et l’inclusion. Certains estiment que le choix d’Ari Kytsya ne respecte pas pleinement ces critères, et que la visibilité de son profil OnlyFans pourrait envoyer un message ambigu aux jeunes consommatrices.

Une visibilité record… et controversée

Malgré la polémique, la campagne de pub Urban Decay a déjà généré 18,7 millions de vues sur TikTok. Les visuels présentent Ari Kytsya avec des images subtilement pixellisées, rappelant le contenu sensible qu’elle propose sur OnlyFans, mais adaptées au grand public. Le choix de L’Oréal semble donc à la fois calculé et risqué : la marque gagne en visibilité, mais s’expose à des critiques sur sa responsabilité sociale.

Pour L’Oréal, il s’agissait de mettre en avant l’ouverture d’esprit et la créativité d’Ari Kytsya dans le monde de la beauté. Mais pour de nombreux observateurs, la question reste entière : est-ce vraiment un modèle approprié pour les jeunes filles qui achètent ces produits ? L’association Fawcett Society redoute que l’intégration de créateurs d’OnlyFans dans des campagnes grand public n’encourage davantage les jeunes à rejoindre la plateforme, exposant certaines à des contenus pour adultes avant l’âge légal.

Une stratégie risquée mais efficace ?

Quoi qu’il en soit, la polémique a permis d’accroître significativement la visibilité de la marque. L’Oréal a réussi son objectif marketing : attirer l’attention, faire parler de sa nouvelle gamme et toucher un public large et connecté. Cependant, cette campagne soulève des questions importantes sur les limites de la promotion ciblée et sur le rôle des marques dans l’influence qu’elles exercent sur les jeunes consommateurs.

En fin de compte, cette collaboration illustre le dilemme actuel des grandes marques : comment rester modernes et attractives tout en respectant des valeurs éthiques et sociales. L’expérience L’Oréal avec Ari Kytsya montre que dans le marketing contemporain, chaque choix peut à la fois créer une opportunité et déclencher une controverse.

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