Au fil du temps, tout le monde risque de faire face à un traumatisme pouvant conduire à des séquelles considérables. Cette circonstance, généralement douloureuse et compliquée, à vivre, peut avoir des retentissements à long terme sur notre état psychologique.
Ce que l’on ne sait pas, c’est qu’il peut être sauvegardé dans notre corps.
Trouvez dans cet article l’avis du psychiatre américain, le Dr Bessel van der Kolk, retransmis par nos confrères du magazine Madame Figaro.
La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a des moments de joie, mais aussi de chagrin. Par moments, lorsqu’une réalité est difficile à vivre, on parle de traumatisme. Ce dernier a sûrement des répercussions psychologiques, mais ils s’avèrent que notre corps puisse aussi en être affecté.
Le traumatisme et ses conséquences psychologiques.
Le traumatisme est un fait qui peut être isolé, comme le cas d’un accident ou répété comme le cas des violences à l’encontre des enfants.
Pour certains, la rumination résiste face à la situation, comme l’explique le Dr Laurence Carluer, neurologue au CHU de Caen, d’autres par contre pourront ne pas s’en souvenir. Mais le traumatisme a des retentissements notables et à long terme sur la psychologie d’un individu.
La découverte assez récente du syndrome du stress post-traumatique en atteste aujourd’hui. La vie des personnes qui subissent un désastre ou une tragédie s’en retrouve heurtée par plusieurs symptômes d’ordre psychologiques. Dépression, irritation, agressivité, stress et angoisse peuvent être la vie quotidienne des individus qui ont subi un traumatisme dans leur vie.
Le traumatisme «imprimé » dans le corps.
Alors que les conséquences psychologiques du trauma sont assez connues par tout le monde, il est essentiel de noter que ses mécanismes physiologiques peuvent être sournois. Dans une interview faite par le Madame Figaro, le psychiatre américain Bessel Van der Kolk dévoile que le corps n’oublie rien, et que « le stress qui suit un trauma s’imprime non seulement dans le cerveau, mais aussi dans le corps des victimes ».
En donnant des explications sur les réactions chimiques qui surviennent suite à un trauma, le spécialiste révèle que le stress post-traumatique peut entraîner « un fonctionnement différent de l’amygdale » qu’il nomme le « détecteur de fumée » du cerveau.
« Chez les traumatisés, ce dernier est toujours en activité, en permanence à la recherche de choses terribles qui peuvent arriver. Ceci rend les personnes traumatisées très douées pour détecter les dangers, mais les empêche de voir autre chose que ces derniers. »
Il avance également que le traumatisme a un impact sur le système de filtre du cerveau : « Quand ces systèmes qui lui permet d’être sélectif est endommagé, on devient extrêmement réactif et dépassé par des choses sans importance » continue Bessel Van der Kolk.
Reconnexion corps-esprit.
Le Dr Bessel Van der Kolk fait comprendre que le corps a en quelque sorte une « mémoire » non pas parce qu’il se souvient de ce dont il lui est arrivé, mais plutôt parce qu’il garde une marque de la circonstance qui serait traumatique.
Il éclaircit en donnant comme exemple le cas d’une personne victime d’un viol dans son enfance, remarquant qu’elle « peut par exemple ne plus rien ressentir dans sa vie sexuelle d’adulte et se demander pourquoi les autres ressentent des choses qui semblent si extraordinaires ».
Cela serait dû, d’après le spécialiste, au fait que le corps soit « envahi par des sensations effrayantes » ce qui l’amènerait à envoyer « un signe au cerveau pour que ce dernier éteigne sa capacité de ressentir. Dans ce cas, la connexion esprit-corps est rompu » note Bessel Van der Kolk.
Habituellement, lorsque l’on pense à traiter un traumatisme, on imagine à en discuter avec un psychiatre. C’est une démarche essentielle qui permet au malade de saisir ce qu’il lui est arrivé. Mais cela est insuffisant d’après le Dr Bessel.
Etre conscient de son mal est essentiel, mais à long terme, cela ne le traite pas. Il est primordial pour set expert américain de « calmer le corps », l’aider à se sentir en sécurité à être pleinement vivant dans le présent ».
Pour ce faire, le psychiatre cite des activités comme le yoga, le tai-chi ou même le tango, « tous les moyens qui permettent au corps de sentir en harmonie avec son entourage sont bons », appuie le Dr Bessel Van der Kolk.
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