Les Françaises dénoncent une multitude d’effets secondaires suite à l’utilisation du stérilet Mirena : vertiges, déprime, crises d’angoisse, perte de cheveux, baisse de libido, etc. Des milliers de femmes dénoncent cela, mais les gynécologues français ont tendance à nier.
Un scandale sanitaire prend aujourd’hui de l’ampleur à ce sujet. En effet, le contraceptif incriminé est aussi commercialisé en Espagne, en Suisse et aux Etats-Unis. De nombreuses plaintes y ont également été déposées. En France, des témoignages sont publiés par centaines au quotidien sur Internet. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé reconnaît actuellement les effets secondaires de ce contraceptif des laboratoires Bayer.
« J’ai commencé à avoir des vertiges, puis à déprimer (…) Je me sentais très mal, déprimée, j’avais des douleurs dans un sein, j’ai demandé à mon gynécologue si ça pouvait être en lien avec mon Mirena, il m’a dit que non, et que la déprime était purement psychologique (…) J’avais de grosses migraines, et plus de libido, des crises d’angoisse qui se déclenchaient sans aucune raison explicable, ma gynéco m’a dit que c’était normal à mon âge, qu’il ne fallait pas m’inquiéter… » : ce sont les genres de témoignages publiés sur Internet depuis quelques temps, et commencent à viraux. Il faut dire qu’avant, personne n’osait dénoncer cela.
Posted by Les dangers du stérilet Mirena on Tuesday, August 29, 2017
La parole des femmes ( https://www.facebook.com/problemesMirena/ ) ayant ce type de dispositif intra utérin hormonal (DIU hormonal) a tendance à se libérer actuellement en France. Le stérilet des laboratoires Bayer, qui est commercialisé depuis maintenant une quinzaine d’années, est désormais mis en cause par de nombreuses femmes à cause des effets secondaires remarqués. Il faut noter qu’en France, le corps médical ne les a pas beaucoup épaulées.
Des effets secondaires connus
Les effets secondaires de ce dispositif sont très inquiétants du fait qu’ils ont mis des patientes en difficulté tout en les privant d’une écoute attentive.
Toutes les femmes sont allées s’informer par Facebook et pas dans un cabinet médical ! Moi, mon médecin gynécologue a complètement nié ce que j’avais, à la limite de me traiter de folle, déclarait une victime.
Christelle G. est la créatrice-administratrice du groupe Facebook « Victimes du Stérilet Hormonal MIRENA »
Outre la dépression, des vertiges, des crises d’angoisse, des douleurs aux seins et un manque de libido, des femmes sont également victimes de la baisse de la vision, des calculs biliaires, des chutes de cheveux ou encore de la tachychardie. Marie L., une professionnelle du paramédical et également modératrice du groupe Facebook « Victimes du Stérilet Hormonal MIRENA ( https://www.facebook.com/groups/212194785926400/) » raconte ses propres difficultés : « Au bout de douze à dix huit mois de port du stérilet, j’ai commencé à avoir des vertiges importants, des crises de panique, et un état d’anxiété quasi permanent, à la limite de l’état dépressif. Le tout s’est accompagné d’une perte de libido significative, et je n’ai pas fait le lien avec le stérilet tout de suite. J’en ai parlé à une visite de contrôle chez la gynécologue, dix huit mois après l’apparition des symptômes, ça faisait donc trois ans que j’avais le Mirena. Ma gynécologue a complètement nié le phénomène et s’est quasiment moquée de moi« .
Le problème concernant ces effets secondaires indésirables, n’est pas le fait qu’ils soient cachés, étant donné que la notice de Bayer indique la possibilité de leur apparition (voir encadré en fin d’article) — dans très peu de cas selon l’entreprise — mais le fait que les gynécologues ne donnent pas d’infomation. La majorité du temps, leurs patientes ignorent cette possibilité et ne pratiquent pas de contrôle entre 4 et 6 semaines faisant suite à la pose du stérilet hormonal.
Etant donné que les déclarations de pharmaco-vigilance ne sont pas totalement réalisées, la balance bénéfice-risque du Mirena est forcément faussée.
Ce contrôle est cependant censé contrôler qu’aucun effet indésirable n’apparaisse, et que la patiente arrive à bien supporter le dispositif contraceptif. Christelle G. dénonce aujourd’hui cette absence d’information concernant ce qui peuvent être les effets indésirables du stérilet Mirena : « Après avoir eu mes problèmes avec ce stérilet, j’ai trouvé des tas de témoignages de femmes sur des forums, et je trouvais ça complètement fou de voir toutes ces femmes qui parlent, qui parlent, avec des médecins qui, eux, ne les écoutent pas, ou refusent de prendre en compte leur problème. Toutes les femmes affectées par le Merina sont allées s’informer par Facebook et pas dans un cabinet médical ! Moi, mon médecin gynécologue a complètement nié ce que j’avais, à la limite de me traiter de folle. Mon but c’est qu’au moins les femmes aient la notice quand on leur pose ce dispositif, et qu’elles aient les contrôles qui vont avec. Il n’y a pas d’information de la part des gynécologues sur les effets secondaires du Mirena, ma gynécologue m’a toujours dit que c’était la révolution, que c’était un dispositif super et parfait, qu’elle même l’avait porté et qu’elle n’avait jamais eu de problèmes, etc… »
Les gynécologues dénient les effets secondaires de l’omerta
Ce que les femmes dénoncent le plus souvent, c’est le manque d’informations et de suivi venant des gynécologues. De ce fait, elles sont nombreuses à devoir retourner auprès de leur médecin traitant pour se plaindre.
Seulement, d’après le témoignage de ces femmes, les gynécologues nient en bloc tout lien avec le contraceptif. Certains refusent même de le retirer et conseillent aux femmes d’aller consulter un psychologue.
En lisant les témoignages, on a tendance à croire que les gynécologues sont accusés par les patientes de nier le lien cause à effet entre les troubles et le port du dispositif de Bayer. Les témoignages comme « Vous vous faites des idées, c’est dans votre tête, vous allez trop sur Internet, votre Mirena n’est pour rien dans vos troubles, c’est l’âge, c’est normal » sont habituelles dans la bouche des gynécologues face aux victimes venues se plaindre.
Christelle G. est très remontée à propos de tout ce qui se passe : « Je suis très étonnée par le discours des gynécologues qui refusent de voir les effets du Mirena dans plein de symptômes comme la perte de libido, puisque ces effets indésirables sont décrits dans la notice. Il y a un décalage entre la notice et le discours médical, et puis comme les déclarations de pharmaco-vigilance (voir plus loin : Que fait l’ANSM ?) ne sont quasiment jamais faites, forcément la balance bénéfice-risque du Mirena est complètement faussée. J’ai une amie qui est sage-femme et qui comme moi ne comprend pas pourquoi les gynécologues tiennent ce discours, il y a sûrement quelque chose qui m’échappe, mais ces médecins préfèrent dire à une femme d’aller voir un psy pour se faire soigner, plutôt que de leur retirer leur Mirena. Bien entendu, il y a des gynécologues qui acceptent de reconnaître les effets indésirables et retirent le Mirena, mais ils semblent minoritaires« .
Dans le magazine de la santé « Allo docteurs« , émission TV diffusée sur France 5, en janvier 2016, une gynécologue-sexologue a été interpellée par une auditrice qui « n’a plus de désir sexuel depuis des mois » suite à la pose d’un Merina, indique que le stérilet hormonal n’en est pas du tout la principale cause. Voici ce qu’elle annonce :
Ce qu’en pense Gérard Lévy, le président de la Commission éthique du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
Contacté par téléphone, Gérard Levy, le président de la CNGOF indique : « J’ai posé pas mal de Mirena et je n’ai jamais eu le moindre problème. » Sur les effets secondaires, le gynécologue aujourd’hui retraité a une théorie : « Vous savez, aujourd’hui, c’est de plus en plus à la mode de trouver des effets secondaires curieux à tous les dispositifs et tous les produits. » Pour ce qui est de la perte de libido témoignée par de nombreuses patientes, le professionnel est vraiment catégorique. Il tient le même discours : « La libido, c’est tellement multifactoriel, que pour dire que c’est le Mirena qui est en cause, il faut se lever tôt. Pour la libido, ce n’est sûrement pas le Mirena qui est en cause. »
Voici la conclusion du professionel : « Le Mirena, ce sont quand même des hormones à administration locale qui ne passent pas dans la circulation générale, donc ça me paraît curieux. Jamais au cours de ma carrière les femmes ne se sont plaintes, et elles étaient très contentes d’avoir leur règles diminuées ou arrêtées. Mais je constate qu’il y a un effet boule de neige : dès qu’il y a quelques personnes qui font des déclarations [sur les effets secondaires, ndlr], ça en entraîne toute une série d’autres« .
Que fait l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé face à cela ?
L’ANSM n’a pas encore donné de réactions face à cette situation. Au contraire, elle continue de délivrer ses autorisations.
Cette démarche de déclaration de pharmaco-vigilance auprès de l’ANSM est très importante, étant donné qu’à partir d’un certain nombre de déclarations, l’agence doit procéder à une réévaluation du dispositif.
Marie L. spécialiste du paramédical et modératrice du groupe Facebook « Victimes du Stérilet Hormonal MIRENA »
Cette situation n’est pas du tout le fruit du hasard ni d’une volonté de l’autorité publique à nier les problèmes.Il s’agit tout simplement d’une conséquence du manque de rigueur des médecins, mais aussi de la passivité des patientes. Il est effectivement impossible pour l’ANSM de procéder à la création d’une alerte ou de réévaluer un dispositif médical s’il n’y a pas d’information de pharmaco-vigilance qui lui a été adressée. Ce qu’auraient dû effectuer les gynécologues lorsqu’une patiente venait chez eux se plaindre des effets secondaires dont elle était victime. Vu que les gynécologues ne souhaitent pas visiblement reconnaître ces effets indésirables, c’est logiquement aux patientes de le faire. Gérard Lévy traduit cela par « Une paresse des médecins qui n’ont pas envie de s’embêter avec ces déclarations« .
Si des déclarations ont été adressées à l’ANSM, elle est alors informée. De ce fait, elle reconnaît les effets secondaires pour chaque personne. Marie L. explique l’intérêt de cette démarche dans le cas où un maximum de patientes procèdent à une déclaration : « Cette démarche de déclaration de pharmaco-vigilance à l’ANSM est très importante, puisqu’à partir d’un certain nombre de déclarations sur tout le territoire, l’agence est obligée de déclencher une réévaluation du dispositif. Ca peut amener à un changement de la notice, mais aussi à un changement de protocole, comme ce qui existe en Allemagne, puisque dans ce pays, un gynécologue a obligation de faire signer un papier avec la liste de tous les effets secondaires à toute patiente à qui il pose un Mirena (Site allemand traduit en français: https://www.risiko-hormonspirale.de/fr/index.html NDLR). Dans mon cas, la notice du Mirena ne m’a jamais été donnée, je suis arrivée avec une boite fermée et la gynécologue l’a jetée avec la notice. Si j’avais lu cette notice, j’aurais refusé la pose. »
Voici un exemple du retour de la déclaration de pharmaco-vigilance envoyée par Marie L. concernant les effets secondaires indésirables du stérilet. L’AMSN se voit dans l’obligation de réévaluer le dispositif dans le cas où elle reçoit suffisement de déclarations concernant ce produit.
Des milliers de femmes ont mené des actions en justice:
Les femmes ne se sont pas arrêtées sur les témoignages sur les réseaux sociaux. Elles ont décidé de procéder aux demandes de pharmaco-vigilances. Suite à une action en justice menée en 2013 concernant des perforations utérines, une plainte collective a été nouvellement déposée afin d’attaquer le groupe Bayer. Des cas de tumeurs et d’hypertensions cérébrales ont été évoquées aux USA. La cause des migraines et des états dépressifs pourrait être causée aux hormones délivrées par le stérilet qui augmenterait la pression artérielle au niveau de la boîte crânienne. 27 600 plaintes ont été enregistrées contre Bayer en Espagne aussi bien pour deux contraceptifs qu’un anti-coagulant.
Dans l’Hexagone, des voix s’élèvent également pour intenter une action collective en justice : l’affaire du stérilet hormonal Mirena ne fait que commencer et le scandale pourrait alors se propager dans toute la France très prochainement.
[Mise à jour du 16 mai 2017] : D’après la publication de cet article, de nombreuses femmes sont entrées dans le groupe Facebook « Victimes du Stérilet Hormonal MIRENA » ( https://www.facebook.com/groups/212194785926400/ ) afin de témoigner des effets secondaires qui les ont affectées depuis la pose du DIU hormonal Mirena. Ce groupe a maintenant plus de 9000 membres (et de nombreux témoignages). Un forum a alors été créé (430 membres ce 16 mai) afin de permettre d’informer les utilisatrices. Une association a également vu le jour : Stérilet Hormones vigilance. Vous pouvez y avoir accès ici https://mirena-action.forumactif.com/.
L’ANSM a quant à elle commencé une investigation et contacté la responsable du forum et future présidente de l’association, étant donné que le nombre de déclarations de pharmaco-vigilance a fortement augmenté en seulement quelques jours qui ont suivi la publication de cet article.
« L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a pu constater ces derniers jours une augmentation des déclarations d’effets indésirables susceptibles d’être liés au médicament Mirena (dispositif intra-utérin au lévonorgestrel). Les effets indésirables déclarés font l’objet pour la plupart d’une information dans la notice destinée aux patientes. L’ANSM est néanmoins attentive à cette augmentation des déclarations et à l’apparition de nouveaux signaux qui font actuellement l’objet d’investigations. L’ANSM rappelle l’importance de respecter les recommandations d’utilisation de ce médicament, ainsi que l’obligation d’information des patientes par les professionnels de santé. Par ailleurs, les effets indésirables du dispositif intra-utérin Mirena, constatés dans différents pays européens sont actuellement évalués au sein de l’Agence Européenne du Médicament. »
Sur le site de l’ANSM, la notice du fabricant informe sur les effets secondaires suivants, allant jusqu’au… cancer du sein :
Comme tous les dispositifs médicaux, MIRENA est susceptible d’avoir des effets secondaires même si tout le monde n’en est pas victime
Les effets indésirables les plus observés sont :
· d’importants maux de tête ;
· des douleurs abdominales accompagnées d’un gonflement abdominal ;
· des troubles menstruelles notamment des saignements entre deux périodes de règles, des règles plus abondantes ou moins abondantes, prolongées ou raccourcies, ou des périodes prolongées sans qu’il y a de saignement ;
· un écoulement au niveau du vagin ;
· une inflammation au niveau de la vulve ou du vagin.
Les effets indésirables fréquemment observés sont :
· une humeur dépressive, nervosité, baisse du libido, une dépression ;
· des migraines ;
· de l’acné ;
· des nausées ;
· une augmentation des poils de manière excessive ;
· des douleurs au niveau du dos ;
· des règles douloureuses ;
· des kystes ovariens ;
· des douleurs au niveau des seins ;
· une expulsion du stérilet (complète ou partielle) ;
· une prise de poids.
Les effets indésirables peu observés sont :
· une alopécie ;
· une infection au nvieau des voies génitales supérieures, une inflammation utérien, une inflammation du col utérin ou encore une modification bénigne du frottis cervical ;
· un prurit, de l’eczéma ;
· un chloasma ou marque de grossesse ;
· une hyperpigmentation cutanée ;
· un œdème.
Les effets indésirables rarement observés sont :
· une perforation utérine.
Le risque de perforation est très élevé chez les femmes allaitantes au moment de l’insertion du stérilet et lorsque MIRENA est placé dans les 36 semaines suivant l’accouchement.
Les effets secondaires suivants ont aussi été rapportés mais la fréquence n’a pas été déterminée :
· une réaction allergique se manifestant par des boutons, des rougeurs, une difficulté à respirer, des démangeaisons ;
· une augmentation de la pression sanguine ;
· une infection généralisée après la mise en place du dispositif ;
· un cancer du sein.
Source : /information.tv5monde.com
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