Les gens pensent que les meutes de loups sont régis par hiérarchie stricte, dans quel cas le couple alpha se situe en haut de la hiérarchie. Le bêta agit comme leur garde du corps et que un oméga pourrait être défini comme le bouc émissaire de la meute. Ce principe semblerait faux selon cette présente étude.
En général, les meutes de loups sauvages comprennent deux parents et leurs descendants. Mais elle peut tout de même inclure des louveteaux plus âgés n’ayant pas encore quitté le cercle familial. Si les loups adultes sont responsables de la meute, c’est parce qu’ils sont les parents. Le mot Alpha signifie une sorte de combat pour avoir la place du leader, mais ce n’est pas le cas en réalité.
Et pour cause, la majorité des loups qui se trouvrent à la tête des meutes sont ceux qui ont procréé et ont eu des petits. On peut trouver plusiuers loups reproducteurs dans certaines meutes. Ainsi, on invoque le terme « femelle dominante » ou le terme « reproducteur subordonné ».
Lors d’une interview, Thomas Gable, chef de projet du Voyageurs Wolf Project explique clairement :
« Ce n’est pas parce que les meutes de loups sont une unité familiale qu’il n’y a pas de concurrence entre les individus de la meute de temps en temps ».
Puis de continuer, « Pendant un certain temps, l’accent a été mis sur la hiérarchie au sein d’une meute qui a été remplacée, dans une certaine mesure, par l’idée que les meutes sont en grande partie des unités familiales.
Mais je pense qu’il est facile d’aller trop loin dans l’autre sens et de penser que les meutes de loups sont une belle famille heureuse où tout le monde s’entend ». Il affirme que cela peut être probablement le cas, sauf qu’on peut voir une concurrence de taille, entre les compagnons de meute pour les ressources. Ainsi, les loups finissent par se séparer ou par quitter leur meute souvent. En partie, c’est à cause de « la concurrence pour la nourriture ou d’autres ressources avec leurs compagnons de meute. »
Le terme alpha a commencé lors de la recherche relative au comportement des loups en captivité. En effet, les loups se comportent très différemment lorsqu’ils sont en captivité car ils sont emprisonnés dans un espace très limité. Ils trouvent devant eux des individus non apparentés, ce qui n’est pas le cas lorsqu’ils sont dans la nature. Dans leur habitation d’origine, les loups sauvages vivent en meutes familiales naturellement formées.
Lors d’une étude en date de 1947, menée sur des loups en captivité, Rudolf Schenkel, un comportementaliste animalier, a étudié au zoo de Bâle en Suisse, 10 loups captifs dans une petite cage de 10 x 20 mètres. Résultat ? Le spécialiste a vu que le mâle et la femelle les mieux classés formaient un couple. Par la même occasion, Schenkel a découvert que la hiérarchie peut changer.
Dans ce sens, les parents et les petits loups constituent la meute, mais cette formation dans les meutes de loups sauvages avait été ignorée à l’époque. Le terme « loup alpha » doit son origine au travail de Schenkel.
« En contrôlant et en supprimant continuellement tous les types de concurrence au sein du même sexe, les deux « animaux alpha » défendent leur position sociale » peut-on lire dans son explication.
Thorleif Schjelderup-Ebbe, un zoologiste norvégien, avait découvert qu’il y avait un ordre hiérarchique chez les poulets dans les années 1920. Il s’agit bien entendu, d’une recherche sur les animaux avant celle de Schenkel. L’idée est devenue virale et a connu une grande influence sur la vulgarisation scientifique à l’époque. L’expression originale était « poule alpha » et non « mâle alpha », un terme qui fait référence à la poule (femelle) la plus dominante dans le groupe.
D’autres études scientifiques
Vers les années 60 et 70, d’autres études ont été menées sur les loups, mais presque sur les loups en captivité uniquement. Dans son livre à succès, intitulé The Wolf : Ecology and Behavior of an Endangered Species, le Dr L. David Mech, scientifique et chercheur sur les loups, a contribué à vulgariser l’idée du loup alpha. Mais, depuis, le Dr Mech annoncé que les informations gardées dans le livre qui date de 1970 étaient en désuétude. Parmi ces données, le concept d’un loup dominant mâle alpha.
Vers 1999, le Dr Mech a commencé à publier des études sur les loups afin de corriger le malentendu relatif à la hiérarchie des loups dans une meute. Le spécialiste a passé de nombreux années à analyser les loups sauvages localisés sur l’île d’Ellesmere, au Canada. Lors de ces expériences, la meute avait commencé à s’habituer à sa présence, chose qui lui a permis de les observer de plus près. Dans ses rapports, le Dr. Mech a souligné que le couple alpha était tout simplement les parents des membres de la meute de loups sauvages.
Les jeunes loups sont soumis à l’autorité parentale, alors ils n’ont que très peu de tentatives de domination.
En même temps fondateur de l’International Wolf Centre, le Dr. Mech détaille dans son livre : « Dans les meutes de loups sauvages, le mâle et la femelle alpha ne sont que les animaux reproducteurs, les parents de la meute, et les tentatives de domination avec d’autres loups sont rares, si elles existent ». Puis de renchérir, que lors de ses 13 étés passées à observer la meute de l’île d’Ellesmere, il n’a observé aucune tentative de domination de la part des autres loups sauvages dans la meute.
Il est naturel pour les jeunes loups de quitter la meute et de trouver des partenaires avec lesquels ils pourront se reproduire. Ensuite, c’est à leur tour de former de nouvelles meutes. Selon des études menée à Yellowstone, Toxoplasma gondii, le parasite responsable de la toxoplasmose, serait à même de jouer un rôle important dans le processus de dispersion.
Les loups en couple sont monogames. Ainsi, ils ne changent généralement pas de partenaire, sauf si m l’un des deux disparaisse. C’est le couple producteur qui domine le groupe et décide qui mange en premier. Encore une fois, c’est parce qu’ils sont les parents du reste de la meute.