Dans quelques mois, le vaccin qui lutte le coronavirus sera disponible. Le lundi 3 août, la Russie annonce cette nouvelle au grand public. La production des centaines de milliers de doses par mois est probable pour combattre le virus mortel tant appréhendé. Et le but se voit prétentieux même si certains experts restent sceptiques, comme le rapporte Le Parisien.
La déclaration de la Russie a défrayé la chronique. Lors de son interview avec l’agence de presse Tass, Denis Mantourov, ministre russe du Commerce a annoncé qu’un vaccin élaboré par Nikolaï Gamaleïa, un laboratoire de recherches en épidémiologie et microbiologie sera produit dès le mois prochain dans les industries. A cet effet, trois entreprises biomédicales seront choisies pour matérialiser le projet.
Une quantité de vaccin assurée par des industries
Denis Mantourov assure, « Selon les premières estimations […] nous pourrons fournir dès cette année plusieurs centaines de milliers de doses de vaccin par mois, puis jusqu’à plusieurs millions en début d’année prochaine ».
L’Institut Gamaleïa, basée à Moscou avec le ministère de la Défense est chargé de développer le vaccin dont il est question. Comme le journal français le rapporte, Mikhail Murashko, ministre russe de la Santé, l’industrie avait terminé les essais cliniques et que « la documentation nécessaire à son enregistrement était en cours de préparation ».
En mois d’octobre, les premières vagues de vaccin devraient être mis à disposition, pour un second échantillon élaboré en Sibérie, au Centre étatique de recherches Vektor.
Comme de nombreux pays qui envisagent de produire le vaccin bientôt, la Russie se mobilisait déjà quelques mois de cela et œuvre sur une chaîne de projets.
Si le pays des tsars est classé au quatrième rang des pays les plus atteints dans le monde, il a officialisé depuis le mois avril qu’il souhaite figurer parmi les premiers pays à développer un vaccin qui combat le virus de Wuhan, voire devenir le tout premier.
Une comparaison avec le projet de lancement de Spoutnik
Alors que la Russie souhaite prendre la tête de ce concours, certains spécialistes dévoilent leur méfiance au sujet de la rapidité du lancement des vaccins russes. Selon Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, il est peu probable qu’un « vaccin efficace à 100% » soit mis à disposition l’année prochaine. Par ailleurs, il serait compliqué de préciser la date d’un vaccin à venir vue la situation présente.
Les autres experts craignent de leur côté que la pression des autorités ne conduit à aucune accélération du projet, ce qui est susceptible de léser les résultats. Ainsi, la course au vaccin est comparée au lancement du satellite artificiel Spoutnik par l’URSS, l’année 1957.
La Russie n’a pas encore proclamé une recherche qui permet d’obtenir les résultats exacts de ses essais cliniques et qui permet d’évaluer de leur efficience.
Les Français ne consentent pas à la course au vaccin
Certains des chercheurs craignent la rapidité des travaux mais il paraîtrait que cette prédisposition à trouver un vaccin demeure semblable pour certains citoyens. En début du mois de juillet, une première enquête parue dans la revue The Lancet avait déclaré que 20 à 25% des Français ne veulent recevoir aucun vaccin contre la Covid-19.
Ce point de vue rétif a été une nouvelle fois renforcé lors d’une enquête récente à l’initiative de YouGov pour Le Huffpost. Des Français au nombre de 1023 ont été interrogés en ligne du 23 au 24 juillet et 32% d’entre eux ont affirmé qu’ils contesteraient le vaccin qui lutte contre l’épidémie.
Le sociologue Jeremy Ward qualifie cette manifestation en une « hésitation vaccinale » et dont le premier motif est « l’idée que ce vaccin sera réalisé trop vite et risque par conséquent d’être peu sûr », peut-on lire sur le HuffPost. Alors, le grand défi sera revoir les renseignements qui le concernant pour attester que les mesures prises par les autorités sanitaires sont dans l’intérêt général.
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