Un drame en Angleterre : une femme euthanasie son chien pour conserver son logement
En Angleterre, un cas bouleversant illustre jusqu’où peut pousser la peur de perdre son toit. Sue Johnson, 64 ans, a pris la décision déchirante de faire euthanasier son fidèle compagnon à quatre pattes, Patch, un Jack Russell de 14 ans, suite aux plaintes répétées d’un voisin concernant ses aboiements. Cette histoire soulève d’importantes questions sur les droits des locataires, le bien-être animal et les solutions alternatives qui auraient pu être envisagées.
Une situation désespérée aux conséquences irréversibles
Sue Johnson vivait paisiblement dans son appartement de Scunthorpe depuis quinze ans. Veuve, elle trouvait en Patch, son Jack Russell, un compagnon fidèle qui comblait sa solitude depuis le décès de son mari. “Il représentait tout pour moi”, a-t-elle confié au journal The Sun, la voix brisée par l’émotion.
Mais sa vie a basculé en août dernier. Suite à l’emménagement d’un nouveau voisin, des plaintes concernant les aboiements de Patch ont commencé à s’accumuler. La situation a rapidement dégénéré lorsque son bailleur lui a adressé une lettre l’informant qu’elle ne respectait pas les termes de son contrat de location en raison du comportement bruyant de son animal.
Pour évaluer la situation, un agent de santé environnementale s’est rendu sur place début septembre. Son constat a été sans appel : 84 aboiements enregistrés en seulement cinq minutes. Face à cette pression et craignant de se retrouver à la rue, Sue Johnson a pris une décision qu’elle qualifie elle-même de déchirante : faire euthanasier son fidèle compagnon pour conserver son logement.
Des alternatives qui auraient pu être explorées
Cette tragédie aurait potentiellement pu être évitée si différentes pistes avaient été envisagées :
Dresser le chien pour limiter les aboiements
Un comportementaliste canin aurait pu intervenir pour identifier les causes des aboiements et proposer des techniques d’apprentissage adaptées. Les aboiements excessifs sont souvent liés à l’anxiété, l’ennui ou un besoin d’attention que des exercices appropriés peuvent atténuer.
Recourir à des dispositifs anti-aboiements
Des colliers à citronnelle (non électriques), des appareils émettant des ultrasons ou d’autres outils d’éducation canine peuvent aider à réduire les aboiements de manière éthique lorsqu’ils sont utilisés correctement.
Dialoguer avec le voisinage et le bailleur
Une médiation entre voisins, facilitée par le bailleur ou une association spécialisée, aurait pu permettre de trouver un compromis acceptable pour tous. La communication reste souvent la meilleure solution pour désamorcer les conflits de voisinage.
La position du bailleur et les questions éthiques soulevées
Dans cette affaire, le bailleur Ongo a tenu à préciser qu’il n’avait “jamais demandé à un locataire de faire euthanasier son animal de compagnie.” Selon leurs déclarations, d’autres options auraient pu être envisagées.
“En tant que bailleur, nous avons le devoir de veiller au bien-être de tous nos locataires et de leurs voisins”, a indiqué un porte-parole, ajoutant comprendre “le lien affectif qui unissait Mme Johnson à son animal” et compatir “à la détresse causée par cette situation”.
Cette tragédie soulève d’importantes questions sur les droits respectifs des locataires et des propriétaires, la place des animaux de compagnie dans nos logements, et les ressources disponibles pour les personnes âgées ou vulnérables confrontées à des conflits de voisinage.
Connaître ses droits et les ressources disponibles
Pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, il est essentiel de connaître ses droits et les ressources disponibles :
- Les associations de protection animale peuvent proposer des solutions temporaires ou définitives (adoption, famille d’accueil)
- Les associations de défense des locataires offrent souvent des conseils juridiques gratuits
- Des services de médiation existent dans de nombreuses communes pour résoudre les conflits de voisinage
- Les vétérinaires et comportementalistes canins peuvent aider à gérer les problèmes comportementaux des animaux
Une réflexion nécessaire sur la cohabitation
Cette histoire tragique nous rappelle l’importance de trouver des solutions équilibrées qui respectent à la fois les droits des propriétaires, des locataires et le bien-être des animaux. Elle souligne également la détresse que peuvent vivre les personnes âgées ou isolées quand leur animal de compagnie, souvent leur seule présence quotidienne, devient source de conflits.
Dans une société où les animaux de compagnie sont de plus en plus nombreux, notamment dans les zones urbaines densément peuplées, la question de la cohabitation harmonieuse mérite une attention particulière, tant au niveau des réglementations que des pratiques des bailleurs et des ressources mises à disposition des propriétaires d’animaux.
Questions fréquentes
Un bailleur peut-il interdire les animaux de compagnie dans un logement ?
Cela dépend de la législation locale et des termes du contrat de location. En France, par exemple, un bailleur ne peut généralement pas interdire la possession d’animaux domestiques, sauf s’ils sont dangereux ou causent des nuisances avérées.
Que faire si mon animal est source de conflit avec mon voisinage ?
Privilégiez d’abord le dialogue. Si les problèmes persistent, consultez un comportementaliste animal, informez-vous auprès d’associations de défense des locataires, ou sollicitez une médiation par votre mairie.
Existe-t-il des solutions pour réduire les aboiements d’un chien ?
Oui, plusieurs approches peuvent être efficaces : augmenter l’exercice physique, proposer des jouets d’occupation mentale, consulter un comportementaliste canin, ou utiliser des dispositifs anti-aboiements éthiques après avis vétérinaire.
Quelles sont les alternatives à l’euthanasie lorsqu’on ne peut plus garder son animal ?
De nombreuses options existent : le placement temporaire chez des proches, l’adoption dans une nouvelle famille, les refuges spécialisés pour animaux seniors, ou les associations proposant un système de “famille d’accueil”.
