Au collège du Pays de Serres, à Lauzerte, une nouvelle règle fait son entrée : la “pause numérique”. Ce dispositif, en vigueur depuis la rentrée, impose à tous les élèves de ranger leur téléphone portable dans un casier dès leur arrivée le matin, pour ne le récupérer qu’à la fin de la journée. Cette mesure, expérimentée dans 15 établissements de l’académie de Toulouse, a été mise en place dans le but d’améliorer la concentration des élèves et de créer un environnement plus serein pour l’apprentissage.
Une règle bien accueillie par les élèves
Dès 8 heures du matin, les 300 élèves du collège déposent leur téléphone dans des casiers fermés à clé, chacun attribué à un élève. Alors que l’on pourrait s’attendre à des protestations de la part des adolescents, la majorité d’entre eux semble plutôt accepter la mesure. “On est plus concentré en cours, on écoute mieux”, déclare l’un des collégiens. Un autre confirme : “On n’est plus tenté d’utiliser notre téléphone pendant le cours, c’est une bonne chose.”
Ce retour positif montre que cette initiative va au-delà d’une simple interdiction. Elle semble avoir un impact concret sur la qualité des apprentissages. En réduisant les distractions, les élèves sont plus attentifs, moins enclins à céder à l’envie de consulter leur appareil pour vérifier un message ou naviguer sur les réseaux sociaux.
Une mesure bénéfique pour l’apprentissage
Les enseignants, eux aussi, saluent cette expérimentation. Christelle Laur, professeure de mathématiques, souligne que l’interdiction des téléphones améliore l’attention des élèves : “C’est bénéfique pour les élèves, car ils seront plus à l’écoute en classe, pas à l’affût d’un message reçu.” En effet, la présence des téléphones portables en classe avait tendance à détourner les élèves de leur travail, créant des moments de distraction qui pouvaient nuire à leur concentration.
Les enseignants se sentent également plus en sécurité, à l’abri de captations vidéo non autorisées ou de prises de photos à leur insu. “Nous, les professeurs, serons à l’abri d’un captage vidéo ou d’une photo”, ajoute Christelle Laur. Cette protection est essentielle, car les incidents impliquant des vidéos ou des images partagées sur les réseaux sociaux peuvent avoir des conséquences lourdes.
Des incidents à l’origine de l’initiative
La décision de mettre en place la “pause numérique” a été motivée par plusieurs incidents survenus l’année précédente. Chakibe Boucheyoukh, principal du collège, raconte notamment qu’un élève avait filmé en classe et diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux. “On sait quel poids et force peut avoir l’image, ainsi que l’interprétation que les gens peuvent en faire”, précise-t-il. Face à ces dérives, l’établissement a jugé nécessaire de prendre des mesures pour protéger à la fois les élèves et les enseignants.
Pour mettre en place cette initiative, le collège a investi environ 1000 euros afin d’équiper les lieux de casiers sécurisés. Un coût relativement modeste pour un impact significatif sur le climat scolaire.
Un avenir plus serein pour les élèves ?
Si l’initiative en est encore à ses débuts, elle pourrait bien se pérenniser si les résultats restent positifs. Cette “pause numérique” contribue à recentrer les élèves sur leurs apprentissages et à apaiser l’ambiance générale de l’établissement. Reste à voir si cette expérimentation pourrait s’étendre à d’autres collèges dans les mois à venir, offrant ainsi à un plus grand nombre d’élèves la possibilité de renouer avec l’essentiel : l’écoute, l’apprentissage et la concentration.