Le téléphone sonna alors qu’Elliott Row préparait son omelette du matin. Le doux crépitement du beurre et l’arôme de l’ail embaumaient la cuisine. Il essuya ses mains sur un torchon, jeta un coup d’œil au numéro inconnu affiché sur l’écran et répondit, intrigué.
« Bonjour ? »
« Monsieur Row, ici le notaire de votre famille. Vous devez venir me voir demain matin, il y a une affaire d’héritage à régler. Vous devez signer certains documents. »
Elliott fronça les sourcils. Ses parents étaient bien vivants, et il ne connaissait aucun héritage en cours. Pourtant, il n’interrogea pas davantage et raccrocha, un étrange pressentiment au creux du ventre.
Le lendemain, sous un ciel gris et une brume dense enveloppant la ville, il se rendit au bureau du notaire, où ce dernier l’attendait déjà. L’atmosphère y était silencieuse, inhabituelle, presque solennelle.
« Cela concerne votre oncle, Walter Jonas, » expliqua le notaire calmement.
« Je n’ai pas d’oncle Walter, » répliqua Elliott, surpris.
« Peu importe, il vous a légué tous ses biens. »
Sur le bureau reposaient une clé ancienne, une carte jaunie et une adresse mystérieuse : une demeure au milieu du lac Konamah, dans le Connecticut.
Intrigué et quelque peu sceptique, Elliott prit la clé. L’endroit semblait inconnu, mais une curiosité irrésistible s’empara de lui. Après avoir rassemblé quelques affaires, il se dirigea vers le lac, à une quarantaine de minutes de la ville.
L’eau calme étendait sa surface comme un miroir, et en son centre se dressait une grande maison aux allures imposantes, presque irréelle.
Au café voisin, des hommes âgés lui jetèrent des regards méfiants lorsque, curieux, il demanda qui avait pu vivre dans cette étrange bâtisse. « On n’en parle pas, » murmura l’un d’eux. « Personne ne va là-bas. Le lieu est hanté par des souvenirs que beaucoup préfèrent oublier. »
Malgré les avertissements, Elliott trouva un petit embarcadère tenu par une femme nommée June, qui finit par accepter de l’emmener au manoir, mais sans promettre de revenir le lendemain.
Seul maintenant face à la maison, la lourde clé tourna dans la serrure avec un clic rassurant. La porte s’ouvrit sur un intérieur chargé d’histoire, poussiéreux mais intact. Des portraits de famille, dont un représentant Walter Jonas lui-même, décoraient les murs. Un bureau contenait des carnets remplis d’observations, comme s’il avait veillé sur quelque chose depuis des années.
Dans une pièce, une note sur un miroir disait : « Le temps révèle ce que l’on croyait oublié. » Un sentiment d’étrangeté s’installa quand Elliott découvrit une photo de lui enfant, cachée parmi des archives familiales.
Alors que la nuit tombait, un bruit métallique retentit dans la maison silencieuse. Sans réseau téléphonique, il prit une lampe torche et explora les lieux, découvrant un passage secret derrière une tapisserie.
Un escalier en colimaçon menait sous la maison, sous les eaux du lac, vers une archive interdite, accessible uniquement par reconnaissance d’empreinte.
Là, Elliott trouva des lettres adressées à son père, révélant un lien longtemps ignoré. Une silhouette apparut sur un projecteur : Walter Jonas lui-même, s’adressant à lui à travers le temps, lui transmettant un message mystérieux.
Ce qui avait commencé comme une simple formalité d’héritage s’était transformé en une quête bouleversante, révélant des secrets enfouis et une histoire familiale qui allait changer sa vie à jamais.