France : Le première cimetière naturel écolo et à moindre coût - Recettes en Famille

France : Le première cimetière naturel écolo et à moindre coût

by Emma

Découvrez le premier cimetière naturel en France pour un repos éternel respectable à l’environnement et à un prix bas.

Le cimetière n’a aucun marbre, ni de fleur artificielle. Il s’agite en réalité d’un « cimetière naturel » de Souché, conçu par la Ville de Niort (Deux-Sèvres).

On peut lire une citation du botaniste Gilles Clément :

« Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l’éternité », sur l’entrée de ce cimetière inhabituelle, sanctuaire de biodiversité.

Selon l’AFP Dominique Bodin, Conservateur des douze cimetières de Niort,

« Il s’agissait de créer un environnement différent, où les défunts seraient rendus à la terre, naturellement ».

En 2014, Dominique Bodin a inauguré le premier « cimetière naturel » dans la ville. C’est une toute première fois en France. Il a conçu cet espace pour tous et sans discrimination de précepte ni de religieuse quant à l’interprétation de la mort.

La frontière entre ce lieu semi-sauvage et le cimetière voisin – là où se trouvent des tombeaux uniformes en béton – est faite d’un mur de pierre sèche et une haie vive. « Certains visiteurs d’à côté franchissent parfois la frontière », toujours selon le concepteur en errant dans la paisible parcelle boisée de 4.000 m2 où sont alignés une douzaine de défunts.

L’endroit a été construit se sorte de « minimiser l’empreinte écologique et faire le lien entre défunts, visiteurs et la nature, » comme l’explique Eve-Marie Ferrer, paysagiste à la direction des espaces publics de la mairie de Niort.

En un intervalle de 30 ans, les usages du cimetière ont connu des changements. Dominique Bodin affirme que dans une cellule familiale éclatée, « les proches ne sont plus nécessairement implantés sur le territoire communal et le besoin de perpétuer l’espace de repos et de recueillement s’est amenuisé ». Et les communes l’ont bien compris parce qu’elles l’ont supprimé pour la plupart les concessions perpétuelles et ont laissé place aux concessions à durée déterminée de 50 ou même de 30 ans.

Le Conservateur se demande alors sur ce que deviendront les stèles ou les caveaux de granit importé de Chine avec les frais énormes. D’ailleurs, ils sont difficilement recyclables dans les cas où les concessions ne sont pas renouvelées.

En raison de l’excès d’herbicides propagés dans les cimetières traditionnels, le sol devient stérile à tel point qu’il n’est plus en mesure d’absorber la matière organique des dépouilles.

L’interdiction des pesticides en lieux publics, doit en plus inciter à « faire la transition dès aujourd’hui du cimetière minéral au cimetière végétal », comme il le met en avant.

Se référant à la tendance des pays du Nord de l’Europe, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Autriche, le Pays-Bas ou la Scandinavie, il estime un « retard de la France ». Il argumente que le taux de crémation des défunts a connu une recrudescence en 30 ans, soit de 35% aujourd’hui. Le taux augment avec la demande accrue d’espaces cinéraires de proximité adaptés. « Et on s’est contenté de multiplier les colombariums (niches pour urnes funéraires), à l’esthétique très douteuse », se lamente le Conservateur.

Le recyclage fait partie des motivations à concevoir cette nécropole éco-friendly et pas cher, tout en sachant qu’un budget de 50.000 euros a été alloué par la Ville.

Grâce à des friches communales, on peut se procurer des arbustes. Une meule de récupération fait office de banc installé au centre du paisible, et donc dans le « Jardin de dispersion des cendres ». Des « Arbre des printemps » y sont plantées avec une sculpture en métal aussi récyclé.

En France, les funérailles et la concession allant de 15 à 30 ans coûtent « entre 1.500 et 2.500 euros ». La somme peut atteindre les 5.000 euros pour des devis dans le privé.

Il met en accent qu’il faut appliquer la « Charte » et l’idée qu’il n’y a ni caveau, ni pierre tombale, seulement un pupitre de 30 centimètres fabriqué en calcaire local. Il s’agit d’une inhumation en pleine terre.

Cette méthode novatrice privilégie exclusivement des linceuls et habits en fibres naturelles pour les défunts. En sus, les soins chimiques de thanatopraxie pour la conservation du corps sont prohibés. Pour le cercueil, on utilise du bois non-traité ou des matériaux recyclés. Les vernis certifiés sans solvants et les fleurs naturels sont aussi autorisés.

Certaines personnes envisagent déjà cette option pour leur repos éternel. Tel est le cas des Fradon, un couple d’enseignants retraités. Ils sont venus visiter le jardin paisible. « Les marchands de la mort facturent tout : poignets, capitons et même le coussin sous la tête! Mais en a-t-on besoin? », s’agace monsieur. Ainsi, il est persuadé de cette idée de funérailles écolo et pas cher qu’il trouve « géniale ».

Quant à la femme, elle « envisage déjà cette option » pour elle-même.

Il existe aussi une autre alternative : des capsules funéraires qui vous transforment en arbre après la mort.

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