Ex-modèle érotique sur OnlyFans, elle a changé de vie et exige que ses clichés compromettants soient supprimés d’internet

Le droit à l’oubli numérique : quand le passé refuse de s’effacer

Dans un monde où chaque clic peut devenir éternel, l’histoire de Cecilia Sopeña soulève une question fondamentale : peut-on vraiment effacer son passé numérique ? Cette cycliste espagnole de haut niveau, avec plus de 100 victoires à son actif, se trouve aujourd’hui confrontée à un défi bien plus complexe que n’importe quelle course – faire disparaître d’internet les traces de son ancien métier de créatrice de contenus pour adultes.

Ex-modèle érotique sur OnlyFans, elle a changé de vie et exige que ses clichés compromettants soient supprimés d'internet

Quand le passé numérique devient un boulet

En 2022, Cecilia Sopeña avait fait un choix radical : abandonner son poste de professeure de mathématiques pour se consacrer à la création de contenus érotiques sur OnlyFans. Une décision qui s’est avérée lucrative à l’époque, mais qui la poursuit aujourd’hui comme une ombre tenace. Malgré sa reconversion et ses succès sportifs impressionnants dans le VTT, ce ne sont pas ses performances sur deux roues qui captent l’attention, mais bien ces clichés compromettants qui refont constamment surface.

La situation a pris une tournure dramatique quand le cyberharcèlement est devenu si intense que Cecilia a dû abandonner sa carrière sportive. Face à cette situation, la cycliste de 38 ans a décidé de contre-attaquer en faisant valoir son “droit à l’oubli”, protégé par l’article 17 du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union Européenne.

Le droit à l’oubli : une arme juridique contre le passé numérique

Le cas de Cecilia Sopeña illustre parfaitement les enjeux du droit à l’oubli numérique. Ce droit, relativement récent dans notre arsenal juridique, permet aux personnes de demander la suppression de certaines informations les concernant des résultats de recherche et des bases de données en ligne, sous certaines conditions.

“J’ai le droit de protéger mon image. J’ai droit à l’oubli”, affirme Cecilia avec détermination. Elle ne s’arrête pas là et avertit clairement : “Désormais, tout ce qui circule en dehors du cadre légal, aussi minime soit-il, sera passible de poursuites judiciaires. Ce n’est pas une menace. C’est de l’ordre. C’est de la protection.”

Pour mener ce combat, la sportive s’est entourée d’avocats spécialisés et d’experts en réputation numérique. Son message est clair : son nom “mérite désormais le silence et l’honneur”.

Comment fonctionne concrètement le droit à l’oubli ?

Le droit à l’oubli n’est pas un simple bouton “supprimer” qu’on peut activer pour faire disparaître instantanément toutes traces numériques. Il s’agit d’un processus complexe qui comporte plusieurs étapes :

  1. Identification des contenus problématiques : localiser précisément les sites, plateformes et serveurs où les images ou informations sont stockées
  2. Demandes de suppression : contacter directement les hébergeurs et propriétaires de sites
  3. Déréférencement : demander aux moteurs de recherche de ne plus indexer ces contenus
  4. Recours juridiques : engager des procédures légales si les demandes amiables n’aboutissent pas

Pourquoi est-ce si difficile de faire disparaître des contenus d’internet ?

Une des raisons principales qui rend l’exercice du droit à l’oubli si compliqué est la nature même d’internet. Une fois qu’un contenu est mis en ligne, il peut être :

  • Copié et stocké sur de multiples serveurs
  • Téléchargé par des utilisateurs sur leurs appareils personnels
  • Partagé sur différentes plateformes
  • Archivé sur des sites spécialisés dans la conservation de l’historique du web

Les erreurs à éviter avant de partager du contenu sensible en ligne

L’histoire de Cecilia Sopeña nous rappelle une règle d’or : internet n’oublie jamais. Voici les erreurs les plus courantes que beaucoup commettent en partant du principe qu’ils pourront un jour effacer leurs traces numériques :

  1. Croire que la suppression d’un compte efface tout : même après avoir fermé un compte, les contenus peuvent avoir été archivés ou téléchargés par d’autres
  2. Ignorer les conditions d’utilisation des plateformes : certains sites s’octroient des droits perpétuels sur les contenus partagés
  3. Penser que les contenus privés le resteront : un paramètre mal configuré, un piratage ou une simple indiscrétion peuvent rendre public ce qui était censé rester privé
  4. Sous-estimer la valeur future de sa réputation numérique : ce qui semble anodin aujourd’hui peut devenir problématique dans un futur contexte professionnel ou personnel

Les conséquences psychologiques et sociales d’un passé numérique qui vous poursuit

Le cas de Cecilia Sopeña met en lumière les répercussions dévastatrices que peut avoir la persistance de contenus compromettants en ligne :

  • Cyberharcèlement et atteinte à la dignité
  • Impact sur la carrière professionnelle (abandon forcé de sa carrière sportive)
  • Conséquences sur la vie personnelle et familiale
  • Stress psychologique permanent lié à l’incertitude de voir ressurgir ces contenus
  • Difficulté à construire une nouvelle identité professionnelle

“Il est extrêmement difficile de faire reconnaître votre nouvelle identité quand internet continue de vous définir par votre passé”, explique Sarah Lelouch, psychologue spécialisée dans les traumatismes liés au numérique. “C’est comme si vous étiez constamment jugé sur une version de vous-même que vous avez dépassée.”

Protéger sa réputation numérique : conseils pratiques

Pour éviter de se retrouver dans une situation similaire à celle de Cecilia Sopeña, voici quelques recommandations essentielles :

  1. Réfléchir avant de publier : considérez toujours qu’un contenu partagé pourrait devenir public et permanent
  2. Surveiller régulièrement votre présence en ligne : utilisez des outils d’alerte pour suivre les mentions de votre nom
  3. Créer du contenu positif : développez une présence en ligne professionnelle qui dominera les résultats de recherche
  4. Vérifier régulièrement vos paramètres de confidentialité sur toutes les plateformes utilisées
  5. Utiliser des pseudonymes pour les activités sensibles si nécessaire

La législation évolue, mais internet reste tenace

Si le droit à l’oubli représente une avancée significative dans la protection de la vie privée, son application concrète reste complexe et imparfaite. Comme le souligne Maître Antoine Bellois, avocat spécialisé en droit du numérique : “Le RGPD a donné aux citoyens européens des outils juridiques importants, mais la réalité technique d’internet rend leur application parfois difficile, surtout face à des plateformes internationales ou des contenus qui ont été massivement dupliqués.”

En conclusion : une leçon universelle

L’histoire de Cecilia Sopeña est emblématique des défis de notre ère numérique. Elle nous rappelle que la frontière entre nos différentes identités – professionnelle, personnelle, passée ou présente – est devenue extraordinairement poreuse à l’ère d’internet.

Comme elle le revendique, son nom “mérite désormais le silence et l’honneur”, une demande qui résonne comme un appel à la responsabilité collective dans notre usage des réseaux sociaux et du partage de contenus en ligne.

Foire aux questions

Le droit à l’oubli s’applique-t-il partout dans le monde ?
Non, le droit à l’oubli tel que défini par le RGPD s’applique principalement en Europe. D’autres régions du monde ont des législations différentes ou inexistantes en la matière.

Est-il possible de faire disparaître complètement un contenu d’internet ?
En théorie, oui, si vous parvenez à le supprimer de tous les serveurs où il est stocké. En pratique, c’est extrêmement difficile, voire impossible, si le contenu a été largement partagé ou archivé.

Quelle est la première étape pour faire valoir son droit à l’oubli ?
La première démarche consiste généralement à contacter directement les sites hébergeant le contenu, puis les moteurs de recherche pour demander le déréférencement si nécessaire.

Peut-on être tenu responsable du partage de contenus compromettants d’une autre personne ?
Oui, partager des contenus à caractère intime sans le consentement de la personne concernée peut être considéré comme une atteinte à la vie privée et entraîner des poursuites judiciaires dans de nombreux pays.

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