Les Vicks VapoRub sont prisés depuis des années pour soulager des troubles de respiration. Ce remède en forme de baume est toutefois remis en cause par les médecins pour occasionner des maladies pulmonaires. Le Dr Hawa Edriss, pneumologue américaine publie sur son profil Facebook, que pour avoir inhalé Vicks VapoRub durant 10 ans, un patient est confronté à une pneumonie lipoïde exogène. Cette affirmation alarmante est reprise par la revue Says.
Certes, le Vicks VapoRub est utilisé par de nombreuses personnes grâce à sa capacité à décongestionner la voie respiratoire mais le pommade n’est pas sans effet secondaire. Et pour cause, s’il est utilisé sans pondération, le risque n’est pas du moins inquiétant.
Cas d’un patient qui applique le Vicks VapoRub sur son nez
C’est via une publication Facebook que le Dr Hawa Edriss, pneumologue à l’hôpital St Joseph dans la ville de Lexington aux Etats-Unis, tire la sonnette d’alarme sur le Vicks VapoRub. D’après la pneumologue, durant 10 ans, un patient applique du Vicks VapoRub sur son nez mais cela a engendré de la pneumonie lipoïde exogène, une affection pulmonaire.
En inhalant des médicaments composés de matières grasses, le patient est au risque de subir cette maladie pulmonaire. Qu’il s’agisse de matières huileuses animales ou végétales, les effets sont analogues. Selon la conclusion d’une recherche parue sur le journal Respiratory Medicine Case Reports, un autre patient a enduré le même cas. En effet, le patient dont il est question applique localement le produit, donc sur son nez en une période d’un an et tous les soirs.
10 ans après, le patient souffre de maladie pulmonaire
En se rendant à l’hôpital, le patient endurait un trouble respiratoire. Par la suite, il a fait l’objet d’un diagnostic de pneumonie infectieuse mais à tort. Son état a alors poussé le médecin à lui prescrire des antibiotiques mais sa détresse respiratoire persiste.
Comme l’explique le Dr Edriss, la pneumonie lipoïde exogène implique une affection rarissime, raison pour laquelle elle est confrontée à une complication du diagnostic. La maladie est en réalité constatable via un scanner, une demi-heure après que le patient ait inhalé ou aspiré une substance nocive. Dans la majorité des cas, les dommages pulmonaires sont susceptibles d’apparaître dans la journée qui suit l’incident, selon l’experte. Ainsi, le Dr Edriss met en garde l’inhalation ou l’application de Vicks VapoRub ou encore d’autres substances huileuses sur le nez.
L’alerte est soutenue par la SPLF
La Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) a tout de même diffusé une alerte sur l’utilisation de Vicks VapoRub. Dans ce sens, la société met en garde l’usage quotidien et durable de la pommade. La SPLF relate des examens relatifs aux dangers et aux effets secondaires de la banalisation de ce médicament. La chaine de constats avancée par la SPLF est reprise par le centre régional de pharmacovigilance Nord-Pas-de-Calais.
« Des pneumopathies lipidiques après applications sur le nez, même sans application intranasale, sur une longue durée », des décolorations cutanées qui s’extériorisent au niveau du visage ou des convulsions font partie des répercussions alarmantes. La société incite de prendre cette affirmation au sérieux en rappelant l’usage de Vicks VapoRub sur le corps et qui a coûté la vie à un bébé.
Quelles sont les facteurs d’une pneumonie lipoïde exogène ?
Selon le Dr Adithya Cattamanchi, spécialisé en médecine pulmonaire et éditeur médical de Healthline, la pneumonie lipoïde exogène est causée habituellement par une matière grasse qui s’infiltre dans la trachée et coule vers les poumons. Par la suite, le sujet endure une inflammation extrême qui est susceptible d’occasionner des retentissements pulmonaires.
Plusieurs matières grasses sont à l’origine de cette affection pulmonaire :
- Les matières grasses dans les aliments, notamment l’huile d’olive, le lait, l’huile de pavot et les jaunes d’oeufs ;
- Les médications à base d’huile ou les sprays pour le nez ;
- Les produits purgatifs à base d’huile, à l’instar de l’huile de foie de morue ou l’huile de paraffine ;
- Les huiles spéciales peintures et les lubrifiants gras ;
- Les ingrédients huileux dans les cigarettes électroniques.
Selon plusieurs études, la cigarette électronique est davantage nuisible aux poumons comparée à la cigarette en papier.
Applicable uniquement sur le cou ou la poitrine
Pour ce qui est de l’utilisation appropriée du baume, on peut lire sur son site internet officiel que le Vicks VapoRub doit être appliqué sur le cou ou encore sur la poitrine « pour permettre aux vapeurs d’atteindre le nez et la bouche ».
D’ailleurs, la notice inscrite sur son enveloppe indique clairement que le Vicks VapoRub est prohibé « par voie orale, avec des bandages serrés ou des coussinets chauffants, dans les narines, sur les plaies ou sur les peaux abîmées ».
Somme toute, afin de ne pas pâtir des effets négatifs du produit, son usage doit être modéré, comme indiqué sur le mode d’emploi. D’après Le Figaro : « Celle-ci doit être étalée sur la poitrine uniquement, et pas plus de 2 fois par jour pendant 3 jours ». De son côté, le Dr Sarfaraz Munshi du Queen’s Hospital de Londres met en exergue que certaines techniques de respiration sont salutaires pour atténuer les troubles respiratoires.
Contre indication
Pour les personnes d’hypersensibles au camphre, thymol, térébenthine et d’autres substances, l’enfant de moins de 6 ans, et les autres individus qui ont un antécédent d’épilepsie ou encore de convulsions, le Vicks VapoRub est prohibé.
Les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas non plus utiliser le Vicks VapoRub.
Les enfants de moins de 12 ans sont contre-indiqués d’inhaler ce produit.
La consultation de médecin doit être prônée en cas de problème respiratoire. Gardez à l’esprit que l’auto-médication est risqué et engendre même des effets indésirables, voire d’autres maladies.