Dans cet Ehpad, les résidents participent aux tâches ménagères et au recrutement des animateurs

Un EHPAD révolutionne la vie des seniors : quand les résidents deviennent acteurs de leur quotidien

Dans cet Ehpad, les résidents participent aux tâches ménagères et au recrutement des animateurs

Une approche innovante qui redonne du sens à la vie en institution

Et si vivre en maison de retraite pouvait rimer avec autonomie et participation active ? C’est le pari audacieux relevé par l’EHPAD “La Chalotine de Brillac” en Charente, où une quarantaine de résidents ne sont plus de simples bénéficiaires de soins, mais de véritables acteurs de la vie quotidienne de l’établissement. Cette approche novatrice bouleverse les codes traditionnels des maisons de retraite et pourrait bien inspirer une nouvelle génération d’établissements pour personnes âgées.

Des résidents qui mettent littéralement la main à la pâte

Dans cet établissement pas comme les autres, les personnes âgées participent activement aux tâches ménagères du quotidien. Ici, on peut voir des résidents aider à la préparation des repas, plier leur linge fraîchement lavé ou encore faire leur lit. Bien sûr, ces activités sont toujours adaptées aux capacités physiques et cognitives de chacun, et se déroulent sous la supervision attentive du personnel soignant.

Comme l’explique Charlotte Dupont, directrice de l’établissement : “Notre philosophie est simple : au lieu que le personnel fasse systématiquement certaines actions, nous encourageons les résidents à les réaliser eux-mêmes tant que cela reste possible, tout en les accompagnant constamment.”

Des tâches quotidiennes qui redonnent confiance

Cette implication dans les tâches journalières va bien au-delà du simple aspect pratique. Elle poursuit plusieurs objectifs thérapeutiques essentiels :

  • Maintenir l’autonomie : En continuant à effectuer des gestes du quotidien, les résidents préservent leurs capacités motrices et cognitives
  • Restaurer l’estime de soi : Se sentir utile et capable renforce considérablement la confiance en soi des personnes âgées
  • Créer du lien social : Ces activités partagées favorisent les échanges entre résidents et avec le personnel

Une participation qui s’étend jusqu’au recrutement du personnel

L’implication des résidents ne s’arrête pas aux tâches ménagères. La Chalotine de Brillac va encore plus loin en les intégrant dans le processus de recrutement des animateurs. Récemment, deux nonagénaires ont même participé à un entretien d’embauche aux côtés de la directrice.

“Observer comment un candidat entre en contact avec une personne âgée est extrêmement révélateur”, précise la directrice. “De plus, nous pouvons immédiatement percevoir le ressenti de nos résidents, ce qui est primordial puisqu’ils seront les premiers concernés par ces recrutements.”

Des bénéfices multiples pour le bien-être des seniors

Cette approche participative génère de nombreux avantages pour les personnes âgées :

  • Lutte contre l’isolement : En étant impliqués dans la vie collective, les résidents maintiennent des interactions sociales régulières
  • Stimulation cognitive : La diversité des tâches sollicite différentes fonctions cérébrales
  • Sentiment d’appartenance : Participer aux décisions et à la vie quotidienne renforce le sentiment d’être “chez soi”
  • Préservation de l’identité : Continuer à accomplir des gestes familiers aide à maintenir son identité malgré le changement d’environnement

D’autres initiatives inspirantes dans les EHPAD français

La Chalotine de Brillac n’est pas seule à innover dans l’univers des maisons de retraite. D’autres établissements explorent des voies créatives pour améliorer la qualité de vie des seniors :

  • Installation de bistrots au sein des établissements, recréant l’ambiance conviviale des cafés traditionnels
  • Projets d’accueil des animaux de compagnie, reconnaissant l’importance du lien affectif avec les animaux
  • Création de jardins thérapeutiques où les résidents peuvent jardiner selon leurs capacités
  • Organisation d’ateliers intergénérationnels favorisant les échanges avec les plus jeunes

Comment mettre en place une telle démarche dans d’autres établissements ?

Pour les professionnels du secteur souhaitant s’inspirer de cette approche, voici quelques conseils pratiques :

  1. Commencer progressivement : Identifier quelques activités simples où l’implication des résidents est facilement réalisable
  2. Personnaliser l’accompagnement : Adapter les tâches aux capacités et envies de chaque résident
  3. Former le personnel : Sensibiliser les équipes à l’importance de laisser faire plutôt que de faire à la place
  4. Valoriser les contributions : Reconnaître et célébrer l’implication des résidents
  5. Évaluer régulièrement : Mesurer l’impact de ces initiatives sur le bien-être des résidents

Conclusion : vers un nouveau modèle de vie en EHPAD

L’expérience menée à La Chalotine de Brillac nous invite à repenser fondamentalement notre vision des maisons de retraite. Plutôt que des lieux où l’on “prend en charge” des personnes âgées dépendantes, ces établissements peuvent devenir des communautés vivantes où chacun, selon ses capacités, contribue à la vie collective.

Cette approche participative répond à un besoin fondamental souvent négligé chez les personnes âgées : celui de se sentir utile et d’avoir encore un rôle à jouer dans la société. Elle nous rappelle qu’au-delà des soins médicaux, c’est aussi de sens et de reconnaissance dont nos aînés ont besoin.

Foire aux questions

Les résidents sont-ils obligés de participer aux tâches ménagères ?
Non, la participation reste entièrement volontaire et adaptée aux capacités et souhaits de chaque résident.

Cette approche permet-elle réellement de maintenir l’autonomie des personnes âgées ?
Oui, les études montrent que maintenir des gestes du quotidien ralentit la perte d’autonomie et stimule les fonctions cognitives.

Comment les familles perçoivent-elles cette initiative ?
Les retours des familles sont généralement très positifs, beaucoup apprécient de voir leurs proches actifs et impliqués dans leur lieu de vie.

Ce modèle est-il applicable à tous les types d’EHPAD ?
Si l’approche doit être adaptée selon les spécificités de chaque établissement et le profil des résidents, les principes fondamentaux peuvent être appliqués dans la majorité des structures.

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