Le débat qui enflamme les réseaux : le métier de créatrice de contenu est-il plus exigeant qu’un emploi de bureau ?
Une journée dans la vie d’une star d’OnlyFans
Skylar Mae, jeune femme de 21 ans suivie par plus de 4,7 millions d’abonnés sur Instagram, a récemment fait une déclaration qui a suscité de nombreuses réactions. Dans une interview accordée à Us Weekly, cette créatrice de contenu pour adultes sur la plateforme OnlyFans affirme travailler “plus dur que la moyenne des personnes travaillant de 9h à 17h”. Une affirmation qui pose question sur la nature du travail à l’ère numérique et la perception des métiers émergents.
Mais que signifie vraiment être créatrice de contenu sur OnlyFans ? Selon Skylar, sa routine quotidienne commence dès 4h30 du matin pour faire du “day trading” (achat et vente d’actifs financiers), avant de passer à la communication avec ses abonnés et à la création de contenu. À 6h30, elle s’entraîne à la salle de sport, puis enchaîne avec des séances de tournage et de montage jusqu’à 22h. Sa journée se termine par des échanges de messages avec ses clients jusqu’à ce qu’elle s’endorme.
Un emploi du temps sans relâche qui défie les perceptions
“Mes journées sont assez chargées, c’est sûr. Ça ne s’arrête jamais, c’est comme si on travaillait sans cesse”, explique la jeune femme, consciente du scepticisme que son activité peut susciter. “De l’extérieur, je vois bien les gens se dire : ‘Elle est à la maison toute la journée, elle prend des photos et elle est prête’, mais ce n’est pas le cas.”
Cette routine professionnelle, Skylar affirme la suivre tous les jours de la semaine, y compris les week-ends et pendant ses vacances. Une organisation qu’elle considère comme la clé de son succès dans un domaine très compétitif qui peut s’avérer extrêmement lucratif.
L’évolution des métiers du numérique
Le cas de Skylar Mae n’est pas isolé. De plus en plus de jeunes se tournent vers ces nouvelles formes d’activité professionnelle. Une autre créatrice de contenu pour adultes avait déjà fait polémique en qualifiant les femmes travaillant de 9h à 17h de “ratées”. Ces propos révèlent une certaine tension entre les métiers traditionnels et ces nouvelles professions du numérique.
Les réalités économiques derrière le phénomène
Le succès financier est indéniablement l’un des attraits majeurs de ce type d’activité. Certaines créatrices affirment gagner des sommes considérables en très peu de temps. Une jeune femme de 18 ans aurait ainsi gagné 1 million de dollars peu après son inscription sur la plateforme. Des chiffres qui font rêver, mais qui cachent également une réalité plus complexe et probablement moins reluisante pour la majorité des créateurs.
Les compétences multiples requises : au-delà des apparences
Contrairement aux idées reçues, le métier de créatrice de contenu sur OnlyFans ne se limite pas à “prendre quelques photos”. Il nécessite de développer diverses compétences :
- Marketing digital et gestion de communauté
- Production audiovisuelle (éclairage, cadrage, montage)
- Création et planification de contenu
- Communication directe avec les abonnés
- Gestion d’entreprise et comptabilité
Les contraintes souvent invisibles
Ce type d’activité comporte également des défis rarement évoqués :
- Pression constante pour produire du contenu
- Frontière floue entre vie privée et vie professionnelle
- Nécessité d’être disponible en permanence
- Impact potentiel sur la vie sociale et familiale
- Questions liées à la pérennité de la carrière
Les erreurs de perception sur les métiers du contenu en ligne
L’une des principales erreurs est de considérer ces activités comme “faciles” ou “non professionnelles”. La réalité est souvent bien différente :
- Le mythe du “travail facile” : créer du contenu attractif et maintenir une audience demande un effort constant et soutenu
- L’illusion de l’argent facile : seule une minorité de créateurs atteint des revenus substantiels
- La confusion entre temps libre et travail : les créateurs sont souvent “en service” bien au-delà des horaires traditionnels
Les impacts psychologiques et sociaux
L’exposition permanente au regard des autres et la monétisation de son image peuvent avoir des conséquences significatives :
- Difficultés à maintenir une séparation entre identité personnelle et professionnelle
- Jugement social et stigmatisation
- Pression liée aux attentes des abonnés
- Questions d’image corporelle et d’estime de soi
Deux mondes professionnels aux réalités différentes
Au final, comparer la difficulté entre un emploi de bureau traditionnel et celui de créatrice de contenu sur OnlyFans relève probablement d’un faux débat. Ces deux types d’activités présentent des défis différents :
- L’emploi de bureau offre généralement plus de stabilité, mais peut manquer de flexibilité
- Le métier de créatrice de contenu permet une grande autonomie, mais implique une incertitude financière et une exposition personnelle importantes
- Les compétences requises, les satisfactions personnelles et les contraintes sont fondamentalement différentes
En conclusion : vers une reconnaissance des nouvelles formes de travail
Ce débat soulève des questions plus larges sur l’évolution du travail à l’ère numérique. Plus qu’une compétition sur “qui travaille le plus dur”, il s’agit de reconnaître la diversité des parcours professionnels contemporains et la complexité de chaque métier.
Que l’on soit employé de bureau ou créateur de contenu, chaque profession comporte ses propres défis, contraintes et satisfactions. Plutôt que d’opposer ces différentes réalités professionnelles, il serait sans doute plus constructif de chercher à comprendre les spécificités de chacune et d’adapter progressivement notre vision collective du travail aux évolutions sociales et technologiques.
Foire aux questions
Les créateurs de contenu sur OnlyFans sont-ils tous dans l’industrie pour adultes ?
Non, bien que la plateforme soit connue pour son contenu pour adultes, de nombreux créateurs proposent d’autres types de contenu comme des tutoriels de fitness, des conseils culinaires ou du contenu artistique.
Quelle est la durée de vie moyenne d’une carrière sur OnlyFans ?
Il n’existe pas de statistiques officielles, mais comme pour de nombreuses carrières basées sur les médias sociaux, la longévité dépend de la capacité à se renouveler et à fidéliser une communauté, ainsi que de la gestion financière sur le long terme.
Ce type de métier est-il reconnu légalement comme une profession ?
Dans la plupart des pays, les créateurs de contenu sont considérés comme des travailleurs indépendants ou des auto-entrepreneurs et doivent déclarer leurs revenus aux autorités fiscales comme n’importe quelle autre activité professionnelle.