En entendant l’histoire d’une élève harcelée en classe et face à l’inaction du directeur d’un établissement scolaire, un motard a voulu que justice soit faite. Mais, tout ne s’est pas passé comme prévu.
Le 9 novembre 2023, quatre motards du club Black Shadow North MC débarquent au collège-lycée Lavoisier d’Auchel, situé dans le Nord-Pas-de-Calais. Ils accompagnaient Léa, une élève qui se dit victime de harcèlement depuis deux longues années. Si les quatre motards s’étaient présentés dans les lieux c’est “pour montrer à Léa qu’elle était soutenue”.
Cette intention nous rappelle celle des motards en Occitanie. Mais, l’histoire avait une suite… Selon le rapport du média local France info, ces motards ont voulu rencontrer le chef de l’établissement et son adjoint. Par cette occasion, ces responsables de l’établissement scolaire ont reçu un toute sorte d’insultes, voire des menaces de mort.
Ils leur ont reproché de négliger les faits de harcèlement scolaire sur Léa. D’ailleurs, l’élève n’a pas tardé de changer d’école pour ces raisons précises.
Une solidarité jusqu’au tribunal
Peu de temps après, les motards de Black Shadow North MC a reçu des éloges de la part de Gabriel Attal, ministre de l’Education à l’époque. Ce dernier n’avait sans doute pas encore découvert l’intégralité de l’histoire. Dans la lettre de félicitations, nous pouvons lire :
“Le ministre m’a confié le soin de vous répondre et de vous remercier ainsi que l’ensemble des membres de l’association Black Shadow North MC pour votre action et votre engagement”.
À cause de cette confrontation entre les quatre motards et le chef d’établissement, une audience a été ouverte puisque ce dernier a porté plainte. Sachant qu’il est en arrêt maladie depuis cette date.
Le 8 janvier dernier, Sébastien Focqueur, le président du Black Shadow, avait comparu devant le tribunal de Béthune. Il a été interpellé pour “menaces de crime ou de délit contre les personnes ou les biens à l’encontre d’un chargé de mission de service public” et a ensuite été relaxé dans la soirée. Le tribunal a tranché que “les faits n’étaient pas établis”.
Le motard aurait effectivement annoncé au chef de l’établissement qu’ils vont revenir “avec des dizaines de motards pour le mettre dans un coffre pour l’emmener en Belgique”. Mais pour se défendre, Sébastien Focqueur aurait expliqué devant le juge qu’il évoquait un “fût de bière” et qu’il ne s’agissait pas du proviseur ni de son adjoint.
Cependant, Sébastien Focqueur écope de quatre mois d’emprisonnement avec sursis probatoire ainsi que d’un stage de citoyenneté, comme l’a conclu le Parquet de Béthune.
Entre temps, plusieurs parents d’élèves avaient manifesté devant l’école en vue de soutenir le proviseur.