Une Septuagénaire Entame une Grève de la Faim Face à un Locataire Squatteur
Marie-Claude Cheval, une Nantaise de plus de 70 ans, vit un véritable cauchemar depuis plusieurs mois. Son locataire s’est transformé en squatteur, l’empêchant d’accéder à sa propre maison et la plongeant dans un désespoir tel qu’elle a décidé d’entamer une grève de la faim pour faire entendre sa voix.
Une histoire qui commence bien et tourne au cauchemar
Tout avait pourtant bien débuté pour Marie-Claude. En février dernier, elle rencontre son futur locataire par l’intermédiaire d’une association de quartier qu’elle fréquente régulièrement. Vivant seule dans sa maison à Nantes, elle décide de louer une chambre pour un loyer mensuel de 450 euros. Les premiers temps sont encourageants : l’homme paie même d’avance les deux premiers mois.
Mais la situation se détériore rapidement dès l’été. Le locataire commence par ne régler que la moitié du loyer convenu, puis adopte des comportements de plus en plus inquiétants. Face à ces changements, Marie-Claude décide de prendre des mesures, mais elle est loin d’imaginer ce qui l’attend.
Un squatteur qui prend le contrôle de la maison
La situation prend une tournure dramatique lorsque Marie-Claude découvre que son locataire a littéralement pris possession des lieux de manière très organisée. “Il a siliconé toutes les serrures de la maison”, explique-t-elle, encore sous le choc, lors de son interview accordée à CNEWS.
Pour entrer et sortir du domicile, l’homme utilise désormais un système bien rodé : il passe par le volet roulant de la cuisine, emportant systématiquement la télécommande avec lui pour s’assurer que personne d’autre ne puisse y accéder. Marie-Claude se retrouve ainsi privée d’accès à sa propre maison, à l’exception du jardin qu’elle continue d’entretenir tant bien que mal.
La justice et la police aux abonnés absents
Désemparée, Marie-Claude se tourne naturellement vers les forces de l’ordre pour demander de l’aide. Mais à sa grande surprise, le commissariat d’Orvault refuse d’enregistrer sa plainte. La raison? Son locataire l’a devancée et a déposé une plainte contre elle pour “violation de domicile”.
Cette situation absurde révèle les limites de la législation française sur les squatteurs. La propriétaire légitime se retrouve accusée d’intrusion dans sa propre maison lorsqu’elle vient s’occuper de son jardin laissé à l’abandon.
“Je suis désespérée, je n’ai plus confiance en la justice. Je pensais vivre dans un pays où la loi nous protégeait, ce qui n’est pas le cas”, confie-t-elle avec émotion.
Une grève de la faim en dernier recours
Face à cette impasse juridique et à l’approche de la trêve hivernale qui commencera le 1er novembre – période durant laquelle les expulsions sont interdites – Marie-Claude a pris une décision radicale : entamer une grève de la faim depuis le vendredi 24 octobre.
Ce geste désespéré est pour elle le dernier moyen de médiatiser son histoire et d’interpeller les autorités compétentes avant qu’il ne soit trop tard. Contrainte de vivre dans un appartement de la banlieue nantaise, elle espère pouvoir récupérer sa maison et retrouver une vie normale.
La mairie de Nantes, sensible à sa situation, lui a apporté son soutien et a envoyé plusieurs courriers au procureur de la République pour tenter de faire avancer son dossier.
Les failles d’un système qui protège parfois les mauvais locataires
Cette histoire met en lumière les lacunes de la législation française concernant les squatteurs et les conflits entre propriétaires et locataires. Si les lois visent à protéger les locataires contre les expulsions abusives, elles peuvent parfois être détournées par des personnes mal intentionnées.
Les propriétaires, surtout les plus vulnérables comme les personnes âgées, peuvent se retrouver dans des situations inextricables, privés de leurs biens et de leurs droits les plus élémentaires.
Un appel à la réforme
Le cas de Marie-Claude Cheval n’est malheureusement pas isolé. De nombreux propriétaires se retrouvent dans des situations similaires chaque année, confrontés à des procédures judiciaires longues et complexes pour récupérer leurs biens.
Cette affaire soulève des questions importantes sur l’équilibre entre la protection des locataires et les droits des propriétaires. Une réforme pourrait être nécessaire pour combler les failles du système actuel et éviter que des situations aussi injustes ne se reproduisent.
Que faire si vous êtes confronté à une situation similaire?
Si vous vous retrouvez face à un locataire qui refuse de quitter votre logement ou qui ne respecte pas le contrat de location, voici quelques conseils:
- Documenter toutes les infractions au contrat (loyers impayés, dégradations, etc.)
- Envoyer des mises en demeure par courrier recommandé
- Consulter rapidement un avocat spécialisé en droit immobilier
- Contacter les associations de défense des propriétaires
- Ne jamais prendre de mesures radicales comme changer les serrures sans décision de justice
Foire aux questions
Peut-on expulser un squatteur pendant la trêve hivernale?
En principe non, sauf si une décision de justice a été rendue avant le début de la trêve ou dans des cas exceptionnels (occupation d’une résidence principale).
Combien de temps dure une procédure d’expulsion?
La procédure peut durer entre 3 mois et 2 ans selon la complexité du dossier et l’encombrement des tribunaux.
Le propriétaire peut-il rentrer dans son logement squatté?
Non, une fois le logement occupé illégalement, le propriétaire ne peut pas y pénétrer sans décision de justice sous peine d’être accusé de violation de domicile, même s’il s’agit de son propre bien.
Existe-t-il des aides pour les propriétaires victimes de squatteurs?
Certaines assurances habitation proposent des garanties “loyers impayés” qui peuvent couvrir les frais de procédure. Des associations comme l’UNPI (Union Nationale des Propriétaires Immobiliers) peuvent également fournir conseils et assistance juridique.
