Dans ce pays, il existe des centres de désintoxication… pour les personnes accros à leurs smartphones

La Corée du Sud innove avec des centres de désintoxication pour addiction aux smartphones

La technologie a envahi nos vies au point que certains d’entre nous ne peuvent plus s’en passer. Vous vous sentez anxieux lorsque votre batterie tombe sous les 20% ? Vous consultez machinalement votre téléphone toutes les cinq minutes ? Ces comportements, devenus banals pour beaucoup, révèlent une dépendance bien réelle aux appareils numériques. Un pays a décidé de prendre ce problème à bras-le-corps en créant une solution inédite : des centres spécialisés pour traiter cette addiction moderne.

Une solution innovante née dans le pays le plus connecté du monde

Dans ce pays, il existe des centres de désintoxication… pour les personnes accros à leurs smartphones

La Corée du Sud, considérée comme la nation la plus connectée de la planète avec 97% de sa population utilisant internet quotidiennement, fait face à un défi majeur : l’addiction numérique de sa jeunesse. Pour y remédier, le pays a créé en 2014 des centres de désintoxication spécialisés, notamment celui d’Aensong, qui accueille gratuitement une trentaine d’adolescents chaque mois.

Ce phénomène n’est pas anodin. Tout comme l’alcool, les drogues ou la caféine, le smartphone peut créer une véritable dépendance physiologique et psychologique. Les jeunes Coréens sont particulièrement touchés, développant des comportements addictifs liés aux réseaux sociaux, aux jeux en ligne et à la consommation de contenus pour adultes.

Un programme thérapeutique complet

Le centre d’Aensong propose une approche globale pour traiter cette addiction :

  • Suivi psychologique personnalisé
  • Séances de méditation
  • Activités de groupe favorisant les interactions réelles
  • Travail d’introspection approfondi

“La dépendance à internet est souvent liée à des difficultés psychologiques ou du stress. Nous faisons donc un travail d’introspection plus profond et cherchons quelles activités pourraient leur apporter du plaisir en dehors du virtuel,” explique le psychologue Jang Jiwon, qui travaille au centre.

Des symptômes révélateurs d’une véritable addiction

Les témoignages recueillis auprès des jeunes fréquentant ces centres sont éloquents. Une adolescente française interrogée par un média national compare directement sa relation au smartphone à une drogue : “Quand je me réveille, je regarde mon téléphone, je ne me verrais pas vivre sans et je passe plus de temps sur TikTok qu’à faire mes devoirs.”

Cette description correspond parfaitement aux critères cliniques d’une addiction :

  • Besoin impérieux de consulter son téléphone
  • Sensation de manque en son absence
  • Priorité donnée à l’utilisation du téléphone au détriment d’autres activités importantes
  • Perte de contrôle sur le temps d’utilisation

La nomophobie : un mal contemporain en expansion

Cette dépendance aux smartphones porte même un nom scientifique : la nomophobie (contraction de “no-mobile-phone phobia”). Il s’agit de l’anxiété excessive ressentie lorsqu’on est séparé de son téléphone portable. Ce phénomène toucherait aujourd’hui près de 70% de la population mondiale selon certaines études.

Les conséquences de cette addiction sont multiples :

  • Troubles du sommeil
  • Difficultés de concentration
  • Anxiété sociale
  • Impact négatif sur les relations interpersonnelles
  • Baisse des performances scolaires ou professionnelles

Une solution transposable en France ?

Actuellement, aucun centre similaire n’existe en France, bien que le problème soit tout aussi présent dans l’Hexagone. De nombreux spécialistes de la santé mentale s’accordent à dire que la création d’établissements spécialisés pourrait être bénéfique, notamment pour les adolescents les plus dépendants.

Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas simplement d’apprendre à se passer de son téléphone, mais de comprendre les mécanismes psychologiques sous-jacents à cette addiction et de développer des stratégies alternatives pour y faire face.

Comment détecter une addiction au smartphone ?

Voici quelques signes qui devraient vous alerter :

  • Consulter son téléphone plus de 50 fois par jour
  • Ressentir de l’anxiété quand la batterie est faible ou que le réseau est absent
  • Éprouver des difficultés à se concentrer sur une tâche sans consulter son téléphone
  • Préférer les interactions virtuelles aux interactions réelles
  • Utiliser son smartphone tard dans la nuit, affectant la qualité du sommeil

Des alternatives pour retrouver un équilibre numérique

En attendant la création éventuelle de centres similaires en France, voici quelques conseils pour réduire votre dépendance au smartphone :

  1. Établir des zones sans téléphone : désignez des lieux (chambre à coucher, salle à manger) et des moments (repas, une heure avant le coucher) où l’utilisation du téléphone est interdite.

  2. Utiliser des applications de contrôle du temps d’écran : plusieurs applications vous permettent de surveiller et limiter votre utilisation quotidienne.

  3. Pratiquer des activités alternatives gratifiantes : sport, lecture, activités manuelles, rencontres entre amis sans écrans…

  4. Désactiver les notifications non essentielles : limitez les interruptions constantes qui vous ramènent à votre téléphone.

Une prise de conscience nécessaire

L’initiative sud-coréenne nous invite à une réflexion plus large sur notre rapport à la technologie. Si ces centres de désintoxication peuvent sembler extrêmes pour certains, ils témoignent d’une prise de conscience essentielle : notre relation aux écrans doit être équilibrée et consciente.

Comme toute addiction, celle aux smartphones ne disparaît pas d’elle-même. Elle nécessite une reconnaissance du problème, une volonté de changement et parfois un accompagnement professionnel. L’expérience coréenne nous montre qu’il est possible d’agir concrètement pour aider les personnes les plus touchées.

Foire aux questions

L’addiction au smartphone est-elle reconnue comme une maladie ?
Bien que non classifiée comme un trouble mental distinct dans le DSM-5 (manuel diagnostique de référence), l’addiction aux smartphones est de plus en plus considérée comme un problème de santé publique nécessitant une attention médicale.

À partir de quel âge peut-on parler d’addiction au smartphone ?
Les spécialistes observent des comportements addictifs dès l’âge de 8-9 ans, mais l’adolescence (11-18 ans) constitue une période particulièrement à risque.

Combien de temps faut-il pour se “désintoxiquer” d’une addiction au smartphone ?
Les programmes sud-coréens durent généralement entre 2 et 4 semaines, mais le processus de rééquilibrage peut prendre plusieurs mois, avec un suivi régulier pour maintenir les nouvelles habitudes.

Est-il possible de traiter cette addiction sans passer par un centre spécialisé ?
Oui, pour les cas moins sévères, des approches comme la thérapie cognitive-comportementale, les groupes de soutien ou l’utilisation d’applications de contrôle du temps d’écran peuvent être efficaces. L’important est de reconnaître le problème et d’être accompagné dans sa démarche.

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