Selon une étude, 92% des recruteurs pensent que la gen Z n’est pas prête pour le monde du travail

Génération Z et monde du travail : un fossé qui s’élargit

La génération Z, celle née entre 1997 et 2012, fait l’objet de nombreux débats quant à son rapport au monde professionnel. Régulièrement décrite comme “démotivée”, “révoltée” ou “trop centrée sur son bien-être”, cette génération peine à convaincre les recruteurs. Mais qu’en est-il réellement ? Les préjugés ont-ils un fondement ou s’agit-il simplement d’un conflit générationnel comme tant d’autres avant lui ?

Selon une étude, 92% des recruteurs pensent que la gen Z n'est pas prête pour le monde du travail

Un constat alarmant révélé par les chiffres

Une étude récente menée par l’entreprise Criteria, spécialisée dans les tests de pré-embauche, vient bousculer nos certitudes. Après avoir interrogé plus de 350 managers d’entreprises de toutes tailles, le verdict est sans appel : seulement 8% des recruteurs estiment que la génération Z est prête à intégrer le marché du travail.

Plus troublant encore, les jeunes concernés partagent largement ce pessimisme. Seuls 24% des membres de la génération Z se considèrent collectivement prêts pour la vie professionnelle. Ce manque de confiance généralisé touche particulièrement les jeunes diplômés, qui peinent à trouver leur place malgré leurs qualifications.

Josh Millet, fondateur et PDG de Criteria, n’est pas surpris par ces résultats. Selon lui, “entendre la génération Z tenir le même discours témoigne d’une perte de confiance collective dans le diplôme universitaire. C’est la continuation d’une tendance très marquée.”

Les facteurs explicatifs de cette inadéquation

Le rôle grandissant de l’intelligence artificielle

L’étude identifie l’intelligence artificielle comme l’une des principales causes de cette situation. Josh Millet explique : “L’IA n’est probablement pas d’une grande aide… Les diplômés de l’enseignement supérieur cherchent à intégrer des secteurs où les taux d’embauche sont actuellement très faibles.”

Cette préoccupation n’est pas infondée. OpenAI, la société derrière ChatGPT, a récemment publié une étude sur les emplois les plus menacés par l’intelligence artificielle dans un avenir proche. Parmi eux figurent des postes aussi variés que :

  • Gestionnaires de biens immobiliers
  • Agents immobiliers et courtiers
  • Employés de comptoir et de location
  • Responsables de la conformité
  • Gestionnaires des services administratifs
  • Travailleurs sociaux spécialisés

Des attentes professionnelles en décalage

La génération Z manifeste des attentes différentes vis-à-vis du travail. Là où les générations précédentes valorisaient stabilité et progression linéaire, les jeunes travailleurs recherchent davantage :

  • L’équilibre vie professionnelle-vie personnelle
  • Le sens et l’impact de leur travail
  • La flexibilité des horaires et du lieu de travail
  • Des valeurs d’entreprise alignées avec leurs convictions

Ce décalage entre les attentes des employeurs traditionnels et celles des nouveaux entrants crée des incompréhensions mutuelles.

Comment réduire ce fossé générationnel ?

Pour les employeurs : adapter les pratiques de recrutement

Les entreprises qui souhaitent attirer et retenir les talents de la génération Z gagneraient à :

  • Mettre l’accent sur les compétences plutôt que sur les diplômes
  • Proposer des parcours d’intégration et de formation progressifs
  • Communiquer clairement sur leur mission et leurs valeurs
  • Offrir davantage de flexibilité et d’autonomie
  • Fournir un retour constructif régulier

Pour les jeunes diplômés : développer des compétences complémentaires

Face à ce marché du travail en mutation, les membres de la génération Z peuvent renforcer leur employabilité en :

  • Acquérant des compétences techniques complémentaires à leur formation initiale
  • Développant leurs soft skills (communication, travail d’équipe, adaptabilité)
  • S’initiant aux outils d’IA pour en faire des alliés plutôt que des concurrents
  • Construisant un réseau professionnel solide, en ligne et hors ligne
  • Valorisant leurs expériences diverses (bénévolat, projets personnels, stages)

Au-delà des clichés : une génération en quête de sens

Contrairement aux idées reçues, la génération Z n’est pas fondamentalement opposée au travail. Elle aspire simplement à un modèle professionnel différent, plus aligné avec ses valeurs et ses aspirations. Cette génération, née dans un monde hyperconnecté et confrontée à de multiples crises (économiques, sanitaires, climatiques), développe naturellement une approche différente du travail.

Les entreprises qui sauront reconnaître et valoriser ces différences, plutôt que de les percevoir comme des défauts, seront mieux positionnées pour attirer et fidéliser ces talents.

Conclusion : vers une nécessaire adaptation mutuelle

Le fossé actuel entre la génération Z et le monde du travail traditionnel reflète une période de transition profonde. Ni les jeunes ni les employeurs ne sont entièrement responsables de cette situation. La solution réside dans une adaptation mutuelle :

  • Des entreprises qui repensent leurs modèles organisationnels et leurs approches managériales
  • Des jeunes qui comprennent les réalités économiques et les contraintes des organisations
  • Des établissements d’enseignement qui préparent mieux aux attentes concrètes du marché du travail

Cette période d’ajustement, bien que parfois inconfortable, pourrait ultimement conduire à un monde du travail plus équilibré, plus humain et plus adapté aux défis du XXIe siècle.

FAQ : Génération Z et emploi

La génération Z est-elle vraiment moins travailleuse que les précédentes ?

Non, les études montrent qu’elle travaille différemment, avec une approche plus axée sur l’efficacité que sur le temps passé. Elle privilégie les résultats plutôt que la présence.

Comment les entreprises peuvent-elles mieux intégrer cette génération ?

En proposant des modèles de travail plus flexibles, un management par objectifs plutôt que par contrôle, et en donnant du sens au travail demandé.

L’IA va-t-elle réellement supprimer tous les emplois traditionnels ?

Non, mais elle va profondément transformer de nombreux métiers. La clé sera d’apprendre à travailler avec l’IA plutôt que d’essayer de la concurrencer.

Le diplôme universitaire perd-il vraiment de sa valeur ?

Le diplôme reste important mais n’est plus suffisant. Il doit être complété par des compétences pratiques, des expériences diverses et une capacité d’adaptation continue.

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