Christian Clavier ravi d’avoir été remplacé par une IA dans son nouveau film, ses propos scandalisent les Français

Christian Clavier et l’IA au cinéma : une polémique qui divise la France

L’acteur français emblématique Christian Clavier fait actuellement la une des médias, mais pas pour les raisons habituelles. En pleine promotion de son nouveau film “Le Million”, qui sort ce 24 septembre, l’acteur a révélé avoir été partiellement remplacé par l’intelligence artificielle – une déclaration qui a provoqué un véritable tollé auprès du public français et des professionnels du cinéma.

Christian Clavier ravi d'avoir été remplacé par une IA dans son nouveau film, ses propos scandalisent les Français

Une révélation fracassante qui divise

Dans ce film où il partage l’affiche avec Rayane Bensetti, Christian Clavier apparaît à un moment face à sa propre mère, qui est son sosie parfait. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, ce n’est pas l’acteur grimé qui interprète ce rôle, mais entièrement une création numérique.

“Ce n’est pas du tout moi grimé, comme on peut le penser,” a-t-il expliqué aux médias. “On a demandé à une comédienne d’un certain âge de nous prêter son enveloppe corporelle. Ensuite, l’IA a travaillé pour créer une tête correspondant à nos attentes.”

L’acteur ne cache pas son enthousiasme face à cette technologie : “C’est extraordinaire, ce n’est pas moi qui joue ! Je n’ai pas peur du tout de l’IA. Ça nous ouvre vraiment de grandes perspectives.” Il s’est même réjoui de voir “l’Europe être au point sur cette technologie pour rivaliser avec les USA.”

Des propos controversés sur le doublage

La controverse s’est intensifiée lorsque Christian Clavier a abordé l’impact de l’IA sur les métiers du doublage, une profession déjà menacée par ces avancées technologiques.

“Oui cela aura un impact sur les comédiens de doublage, bien évidemment. Toutes les avancées technologiques ont posé problème à un certain nombre de métiers. C’est désolant pour les doubleurs, mais il faudra qu’ils se reconvertissent dans autre chose,” a-t-il déclaré sans détour dans une interview accordée à Konbini.

La réaction virulente des internautes

Ces propos ont immédiatement déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes ont reproché à l’acteur son manque d’empathie envers les professionnels touchés :

“Le mec préfère être doublé par un robot avec sa voix que par un professionnel du doublage parce que c’est mieux que ce soit lui qui parle dans toutes les langues,” a commenté un utilisateur sur X.

“J’espère qu’il ne sera pas dérangé quand il sera remplacé par une IA et qu’on n’aura plus besoin de lui,” a réagi un autre internaute, pointant l’ironie de la situation.

La réponse des professionnels du cinéma

Jean-Baptiste Maunier, connu notamment pour son rôle dans “Les Choristes”, a pris position contre son collègue sur Instagram :

“Nous avons tourné ensemble et je suis déçu d’entendre ça de ta part. Réduire le doublage à une simple question d’efficacité technologique, c’est méconnaître tout un pan de notre culture. La VF en France, c’est plus qu’un outil : c’est un art à part entière, respecté et aimé du public.”

L’acteur a rappelé l’importance du travail des doubleurs : “Les comédiens de doublage ne se contentent pas de ‘coller’ une voix sur un visage : ils interprètent, ils transmettent des émotions, ils recréent une œuvre pour un public francophone.”

Une tendance inquiétante dans l’industrie

Cette controverse s’inscrit dans une tendance plus large d’utilisation de l’IA dans l’industrie cinématographique. Récemment, un film avec Millie Bobby Brown, numéro 1 sur Netflix, a également suscité la polémique après avoir eu recours à l’intelligence artificielle.

Plus préoccupant encore, plusieurs cas de “résurrection numérique” ont été signalés. La voix de Jacques Frantz, doubleur français de Robert De Niro décédé en 2021, a été recréée par l’IA, tout comme celle d’Alain Dorval, la voix française de Sylvester Stallone.

Les enjeux économiques et éthiques

Si Christian Clavier se félicite de l’utilisation de l’IA, les critiques soulignent que cette pratique est paradoxalement plus coûteuse que des techniques traditionnelles comme le maquillage et les prothèses.

De plus, l’usage de l’IA menace directement plusieurs corps de métiers essentiels au cinéma : maquilleurs, accessoiristes, acteurs, doubleurs et bien d’autres professionnels dont le savoir-faire artistique fait la richesse de l’industrie cinématographique française.

Un débat qui dépasse le cinéma

Cette polémique soulève des questions fondamentales sur l’avenir du travail à l’ère de l’IA. Faut-il accepter le remplacement de compétences humaines au nom du progrès technologique ? Comment protéger les métiers créatifs face à l’automatisation ? Quelles limites éthiques devrait-on imposer à l’utilisation de l’IA dans les arts ?

Les propos de Christian Clavier reflètent une vision particulière du progrès technologique qui provoque un véritable questionnement sur la valeur que nous accordons au travail artistique et à l’interprétation humaine.

Questions fréquentes

L’IA peut-elle véritablement remplacer le travail d’un acteur ?
Si l’IA peut reproduire certains aspects visuels ou vocaux, elle ne peut pas remplacer l’interprétation émotionnelle, la présence et la spontanéité d’un acteur. L’art dramatique repose sur une expérience humaine que la technologie ne peut pas encore reproduire authentiquement.

Quels métiers du cinéma sont menacés par l’IA ?
Outre les comédiens de doublage, l’IA menace potentiellement les maquilleurs, costumiers, cascadeurs, figurants, et même à terme certains rôles d’acteurs. Des fonctions techniques comme l’éclairage, le montage ou la musique pourraient également être affectées.

L’utilisation de l’IA au cinéma est-elle encadrée légalement ?
Actuellement, la législation peine à suivre le rythme des avancées technologiques. En France et en Europe, des discussions sont en cours pour établir un cadre réglementaire protégeant les droits des artistes tout en permettant l’innovation technologique.

Peut-on utiliser l’image d’un acteur décédé via l’IA sans autorisation ?
Cette question éthique et juridique complexe fait débat. Les droits à l’image persistent après le décès, mais leur application varie selon les pays. En France, l’utilisation posthume de l’image d’un artiste requiert généralement l’autorisation des ayants droit.

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