“Miskine” , “Wesh” , “Wallah” : un cours de français enseigne le “parler jeune” à des 5ème

L’enseignement du “parler jeune” en classe : débat éducatif sur la diversité linguistique

Une approche pédagogique qui fait débat

La langue française évolue constamment, s’enrichissant d’influences diverses au fil des générations. Un collège du Nord vient de placer cette réalité au cœur de son programme pédagogique en proposant un cours sur le “parler jeune” à des élèves de 5ème. Cette initiative, loin d’être anodine, soulève un débat passionnant sur l’enseignement du français et l’intégration des différentes expressions culturelles dans nos salles de classe.

Au lieu de se cantonner aux œuvres classiques de Zola ou Verlaine, l’établissement a choisi d’élargir l’horizon linguistique de ses élèves en explorant l’origine de mots comme “miskine”, “wesh” ou “wallah”, désormais couramment utilisés dans les cours de récréation. L’objectif? Comprendre la richesse et l’évolution de notre langue, tout en favorisant l’ouverture culturelle.

La diversité linguistique comme outil pédagogique

Cette approche novatrice témoigne d’une volonté d’ancrer l’enseignement dans le quotidien des élèves. Les enseignants ne cherchent pas à remplacer l’apprentissage du français académique, mais plutôt à compléter le programme par une réflexion sur l’évolution de la langue et ses multiples influences.

Les exercices proposés invitent les élèves à traduire et comprendre l’origine de ces expressions, souvent issues de l’arabe ou d’autres langues. Cette démarche s’inscrit dans une perspective plus large d’éducation à la diversité culturelle, intégrant même l’étude des “Contes des mille et une nuits” comme référence littéraire.

Un apprentissage culturel enrichissant

L’initiative offre plusieurs avantages pédagogiques indéniables :

  • Elle valorise la curiosité intellectuelle des élèves face aux mots qu’ils entendent quotidiennement
  • Elle développe leur conscience linguistique en expliquant l’étymologie des expressions
  • Elle favorise le respect mutuel à travers la compréhension des différentes influences culturelles
  • Elle rend l’apprentissage plus concret et plus proche de leur réalité quotidienne

Des réactions contrastées face à cette innovation

Comme toute approche pédagogique novatrice, ce cours a suscité des réactions diverses. Certains parents ont exprimé leur mécontentement, allant jusqu’à contacter le réseau “Parents Vigilants”, proche des idées d’Éric Zemmour. Ces derniers y voient une forme de promotion du “langage des banlieues islamisées” et une menace pour la langue française traditionnelle.

À l’inverse, d’autres parents et observateurs saluent cette ouverture d’esprit, considérant qu’il est pertinent d’étudier l’origine des mots utilisés au quotidien. “C’est mal d’apprendre d’où viennent les mots qu’on utilise tous les jours ?” ou “J’ai trouvé les exercices ludiques”, témoignent certains parents favorables à cette approche.

Perspectives éducatives modernes

Ces divergences d’opinions reflètent un débat plus large sur l’évolution de notre système éducatif :

  • Faut-il se limiter aux approches traditionnelles ou adapter l’enseignement aux réalités contemporaines ?
  • Comment équilibrer l’apprentissage des classiques avec l’étude des évolutions linguistiques actuelles ?
  • Dans quelle mesure l’école doit-elle refléter la diversité culturelle de notre société ?

Les bénéfices d’une approche inclusive de la langue

Au-delà des polémiques, cette initiative présente plusieurs avantages pédagogiques significatifs. Elle permet aux élèves de développer une conscience linguistique plus aiguë en comprenant comment les langues s’influencent mutuellement. Elle renforce également leur capacité d’analyse critique face aux mots qu’ils emploient, parfois sans en connaître le sens exact ou l’origine.

Sur le plan sociologique, une telle approche peut favoriser la cohésion sociale en valorisant la diversité culturelle comme une richesse plutôt qu’une menace. Elle aide les jeunes à construire des ponts entre différentes traditions linguistiques et à développer une vision plus nuancée du monde qui les entoure.

Une éducation adaptée à notre société multiculturelle

L’enseignement du “parler jeune” en classe de français s’inscrit dans une réflexion plus globale sur l’adaptation de notre système éducatif aux réalités contemporaines. Entre tradition et innovation, entre préservation du patrimoine linguistique et ouverture aux influences culturelles diverses, les enseignants cherchent à trouver un équilibre pertinent.

Cette initiative nous rappelle que la langue n’est pas figée mais vivante, en perpétuelle évolution. L’enseigner dans toute sa diversité et sa complexité peut constituer un formidable outil d’apprentissage, d’inclusion et d’ouverture au monde.

Questions fréquentes

Ce type de cours remplace-t-il l’enseignement du français classique ?
Non, il s’agit d’un complément pédagogique qui s’intègre dans un programme plus large incluant toujours l’étude des œuvres classiques et des règles grammaticales traditionnelles.

Quel est l’objectif principal de cet enseignement ?
L’objectif est double : comprendre l’étymologie et le sens précis des mots couramment utilisés par les jeunes, et favoriser l’ouverture culturelle en explorant les influences diverses qui enrichissent notre langue.

Cette approche est-elle recommandée par l’Éducation nationale ?
Les programmes officiels encouragent l’étude de la langue française dans toutes ses dimensions, y compris son évolution contemporaine, mais laissent aux enseignants une certaine liberté pédagogique dans leur mise en œuvre.

Comment les élèves réagissent-ils à ce type de cours ?
D’après les premiers retours, les élèves se montrent généralement très réceptifs, car cette approche fait écho à leur réalité quotidienne et stimule leur curiosité intellectuelle.

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