Le mystère des cerfs aux verrues noires : une épidémie inquiétante se propage aux États-Unis
Un phénomène troublant inquiète les habitants et les biologistes américains depuis quelques semaines. Après les “lapins Frankenstein” et les “écureuils zombies”, voici que des cerfs présentant d’étranges verrues noires font leur apparition dans plusieurs régions des États-Unis, notamment dans l’État du Maine. Cette situation soulève de nombreuses questions sur la santé de la faune sauvage et les causes de ces mutations apparentes.

Une découverte préoccupante qui s’ajoute à une série d’anomalies animales
Les premiers signalements de ces cerfs aux excroissances inquiétantes proviennent de promeneurs et de chasseurs. Sur les réseaux sociaux, particulièrement Reddit, les témoignages se multiplient, accompagnés de photos montrant des animaux affectés par ces protubérances noirâtres qui recouvrent parfois une grande partie de leur corps. Un internaute a partagé son désarroi face à cette situation : “Je ne sais pas ce qui ne va pas chez elle ni comment nous pouvons l’aider. Blessure par balle ? Tumeur ? Feu d’artifice ? Maladie à prions ? Je ne sais pas quoi faire.”
Cette vague d’observations s’inscrit dans un contexte plus large d’anomalies animales recensées ces derniers mois. Après les lapins aux protubérances semblables à des tentacules et les écureuils présentant des comportements étranges, cette nouvelle manifestation suscite légitimement l’inquiétude des populations locales.
L’explication scientifique derrière les “cerfs mutants”
Heureusement, les scientifiques ont rapidement identifié l’origine de ces déformations. Selon le Département des pêches intérieures et de la faune du Maine, ces excroissances sont le résultat d’une pathologie connue sous le nom de “fibrome du cerf”. Il s’agit d’une maladie causée par un papillomavirus spécifique à l’espèce (CRPV), similaire à celui qui affecte les lapins.
Les experts décrivent ces fibromes comme “des excroissances dures et verruqueuses fixées à la peau du cerf. Leur taille varie, bien que la plupart ne mesurent que quelques centimètres de diamètre. Elles sont généralement de couleur foncée et dépourvues de fourrure, et apparaissent souvent fissurées ou bosselées.”
Caractéristiques et propagation de la maladie
Habituellement, les cerfs infectés ne présentent que quelques fibromes isolés sur leur corps. Cependant, dans certains cas comme ceux récemment observés, les lésions peuvent être plus nombreuses et plus étendues, recouvrant parfois des zones importantes du corps de l’animal.
La bonne nouvelle est que ce virus ne peut pas se transmettre aux humains ou à d’autres espèces animales. La contamination entre cerfs se produit principalement dans les lieux partagés pour le repos et l’alimentation, ou dans les zones où les mâles marquent leur territoire. Le contact direct avec des surfaces contaminées ou des insectes piqueurs pourraient également jouer un rôle dans la transmission.
Des conséquences variables pour les animaux touchés
Pour la plupart des cerfs infectés, la maladie n’est pas mortelle. Selon Kristin Mansfield, vétérinaire spécialisée dans la faune sauvage, le système immunitaire des cerfs parvient généralement à éliminer le virus, et les verrues disparaissent naturellement au bout de quelques mois. Aucun vaccin n’existe actuellement pour prévenir cette affection.
Toutefois, dans les cas les plus sévères, ces excroissances peuvent entraver les fonctions vitales des animaux. Lorsqu’elles se développent autour des yeux, de la bouche ou des narines, elles peuvent empêcher l’animal de se nourrir correctement ou limiter sa vision, compromettant ainsi sa survie. De même, des fibromes situés sur les pattes peuvent gêner les déplacements, rendant les cerfs plus vulnérables face aux prédateurs.
Le changement climatique pointé du doigt
Cette recrudescence de maladies virales chez différentes espèces animales soulève des questions sur les facteurs environnementaux qui pourraient favoriser leur propagation. Selon le Dr Omer Awan de la faculté de médecine de l’Université du Maryland, le changement climatique joue un rôle significatif dans ce phénomène.
Les températures plus chaudes favorisent la prolifération des insectes vecteurs comme les moustiques et les tiques, qui peuvent transporter et transmettre différentes maladies. De plus, les modifications des habitats naturels et les perturbations écologiques liées au réchauffement climatique peuvent affaiblir le système immunitaire des animaux sauvages, les rendant plus vulnérables aux infections virales.
Que faire en cas de rencontre avec un cerf infecté ?
Les experts recommandent aux personnes qui aperçoivent des cerfs présentant ces symptômes de :
- Ne pas approcher l’animal pour éviter de le stresser davantage
- Signaler l’observation aux autorités locales de protection de la faune
- Ne pas tenter de soigner ou de nourrir l’animal par soi-même
- Éviter tout contact physique avec l’animal, même si le virus n’est pas transmissible aux humains
Kristin Mansfield insiste sur l’importance de laisser ces animaux tranquilles : “Même si notre premier réflexe est d’aider, la meilleure chose à faire est de ne pas intervenir. Ces cerfs ont besoin de calme pour que leur système immunitaire puisse combattre efficacement le virus.”
Un phénomène qui s’inscrit dans une tendance préoccupante
Cette vague d’infections chez les cerfs n’est qu’un exemple parmi d’autres de l’impact du changement climatique sur la santé de la faune sauvage. Les scientifiques observent une augmentation des maladies virales chez différentes espèces, ainsi que des modifications dans les aires de répartition de certains parasites et pathogènes.
La multiplication de ces cas souligne l’importance de la surveillance épidémiologique et de la recherche scientifique pour comprendre et anticiper l’évolution de ces maladies. Elle rappelle également la nécessité d’une approche globale et concertée face aux défis du changement climatique et de ses conséquences sur la biodiversité.
Questions fréquentes sur les “cerfs mutants”
Ces verrues représentent-elles un danger pour les humains ?
Non, le papillomavirus responsable des fibromes du cerf est spécifique à cette espèce et ne peut pas infecter les humains ou d’autres animaux.
Faut-il éviter de consommer la viande d’un cerf présentant ces symptômes ?
Par mesure de précaution, les experts recommandent d’éviter de consommer la viande de cerfs présentant des fibromes étendus, même si le virus n’est pas transmissible à l’homme.
La maladie est-elle mortelle pour les cerfs ?
Dans la plupart des cas, non. Le système immunitaire des cerfs parvient généralement à éliminer le virus, et les verrues disparaissent naturellement au bout de quelques mois. Cependant, dans les cas sévères où les fibromes entravent la vision, l’alimentation ou les déplacements, la maladie peut indirectement causer la mort de l’animal.
Existe-t-il un traitement pour les cerfs infectés ?
Il n’existe actuellement pas de traitement spécifique ni de vaccin contre cette maladie. Dans la nature, le processus suit son cours naturellement, et dans la plupart des cas, les animaux guérissent d’eux-mêmes.