La mort tragique de Jean Pormanove : un ami révèle l’inquiétante réalité derrière les caméras
La mort en direct du streamer Jean Pormanove le 18 août dernier a profondément choqué la communauté en ligne. Alors que les circonstances exactes de son décès font l’objet d’une enquête, un proche de longue date sort maintenant du silence pour témoigner des signaux d’alarme qu’il avait perçus. Entre accusations de maltraitance, défis extrêmes et témoignage poignant, cette affaire soulève des questions essentielles sur les limites du divertissement numérique et la responsabilité des plateformes.

Les révélations troublantes d’un ami d’enfance
Nicolas Frérot, qui connaissait Jean Pormanove depuis leurs années communes à l’armée en 2002, vient de livrer un témoignage poignant à France Info. Selon lui, son ami s’était progressivement éloigné de son cercle d’amis proches, particulièrement après avoir rejoint un groupe d’influenceurs controversés sur la plateforme Kick. “J’ai tenté de le contacter pour comprendre ce qu’il se passait et lui dire de ne plus traîner avec ce genre de mecs”, confie-t-il, ajoutant avoir réussi à l’appeler une fois en début d’année.
Lors de cette conversation, Jean Pormanove aurait assuré que “tout se passait bien”, mais Nicolas Frérot avait senti quelque chose d’anormal. “Le connaissant, c’était quelque chose d’enregistré, un message qu’on lui avait fait apprendre par cœur. Ce n’était pas naturel”, affirme-t-il, laissant entendre que son ami aurait pu être sous influence.
Un contexte de défis extrêmes et d’humiliations répétées
Au moment de son décès, Jean Pormanove participait à un marathon de streaming qui durait depuis une dizaine de jours. Ce défi s’inscrivait dans une longue série de challenges extrêmes pour lesquels le streamer était connu sur Kick. Avec ses 500 000 abonnés, “JP” s’était fait une place dans le paysage du streaming francophone, mais à quel prix?
Les deux influenceurs qui l’entouraient, Safine et Naruto, sont aujourd’hui pointés du doigt par de nombreux témoignages, dont celui de la sœur de Jean Pormanove qui a déclaré à BFM TV: “Je ne regardais pas tout mais j’estime qu’il n’aurait pas dû mourir comme ça, qu’il est décédé d’épuisement. Ce qu’il a vécu est inacceptable.”
Les vidéos choquantes qui refont surface
Depuis le décès du streamer, de nombreuses vidéos ont refait surface, montrant des scènes de violences et d’humiliations infligées à Jean Pormanove. Ces images ont provoqué l’indignation des internautes et renforcé les accusations contre ses “amis” influenceurs.
“Quand on voit les 300 dernières heures qu’il a passées avec eux, en sachant que c’était quelqu’un qui était déjà assez fragile… Ils savaient très bien qu’il avait des problèmes cardiaques, de respiration, mais ils n’ont jamais arrêté de l’agresser”, témoigne Nicolas Frérot, visiblement bouleversé.
Le système de dons qui alimentait les abus
Plus troublant encore, ces humiliations semblaient encouragées par un système de dons des spectateurs. “Je ne comprends pas comment on peut faire des dons pour agresser quelqu’un de plus faible”, s’indigne l’ami de Jean Pormanove, pointant du doigt un mécanisme pervers où les abus étaient monétisés et encouragés par les viewers.
Les conséquences judiciaires et l’enquête en cours
Le parquet de Nice a ouvert “une enquête en recherche des causes de la mort”, et une autopsie a été réalisée. Safine et Naruto ont pour l’instant été entendus en audition libre, en tant que témoins. Cette affaire n’est pourtant pas leur premier démêlé avec la justice, puisqu’une enquête de Mediapart avait déjà conduit à leur garde à vue en décembre 2024, sans suite judiciaire à l’époque.
Un impact qui dépasse les frontières du streaming
L’affaire a pris une dimension internationale lorsque le rappeur Drake et le streamer américain Adin Ross, tous deux affiliés à la plateforme Kick, ont annoncé qu’ils prendraient en charge les funérailles de l’influenceur français. Cette intervention souligne l’ampleur médiatique qu’a prise cette tragédie.
Les limites du divertissement digital en question
Cette affaire soulève des questions fondamentales sur les limites éthiques du divertissement en ligne. Jusqu’où peut-on aller pour générer des vues et des revenus? Quelle est la responsabilité des plateformes qui hébergent ce type de contenu? Et comment protéger les créateurs vulnérables des abus potentiels?
Le témoignage de Nicolas Frérot met en lumière une réalité sombre: “Il était en danger avec eux, il fallait qu’il sorte de là-dedans. J’ai fait ce que j’ai pu.” Ces mots résonnent comme un avertissement pour l’ensemble de l’industrie du streaming et des réseaux sociaux.
Une réflexion nécessaire sur la culture du streaming extrême
La mort de Jean Pormanove devrait nous inciter à réfléchir collectivement aux dérives potentielles de la course à l’audience et aux revenus dans le monde du streaming. Les plateformes, les créateurs et les spectateurs partagent une responsabilité dans l’établissement de limites éthiques claires.
Foire aux questions
Que s’est-il exactement passé lors du décès de Jean Pormanove?
Le streamer est décédé dans son sommeil pendant un live sur Kick, au cours d’un défi marathonien qui durait depuis une dizaine de jours. Il était en direct lorsqu’il a poussé son dernier souffle.
Qui sont Safine et Naruto, et quel était leur rôle?
Ce sont deux influenceurs qui collaboraient régulièrement avec Jean Pormanove. Ils sont accusés par plusieurs témoins, dont la sœur de la victime et son ami Nicolas Frérot, d’avoir soumis “JP” à des défis dangereux et à des humiliations répétées.
Y avait-il des antécédents de comportements problématiques?
Oui, une enquête de Mediapart publiée en décembre 2024 avait déjà conduit à la garde à vue des deux créateurs de contenus, sans suite judiciaire à l’époque.
Quelles pourraient être les conséquences pour l’industrie du streaming?
Cette tragédie pourrait entraîner un renforcement de la régulation des plateformes de streaming, une plus grande vigilance concernant les défis extrêmes, et une réflexion approfondie sur l’éthique du divertissement digital.