C’est une journée que personne n’aurait voulu vivre. Ce samedi 8 février 2025, à la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, la famille du petit Émile, disparu en juillet 2023 dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), a enfin pu organiser ses obsèques. Près de 19 mois après sa disparition, et presque un an après la découverte de ses ossements par une randonneuse, ses proches, ses parents et de nombreuses personnes anonymes se sont réunis pour lui dire au revoir.
La cérémonie s’est déroulée dans un profond recueillement, à l’image de la dignité avec laquelle la famille a affronté cette tragédie. Les parents d’Émile, Marie et Colomban Soleil, avaient exprimé leur souhait d’un moment ouvert à tous, afin de permettre à chacun de partager leur peine et d’honorer la mémoire de leur fils. Dans le faire-part publié dans Famille chrétienne, ils précisaient : « Nous souhaitons que toutes les personnes touchées par le départ de notre petit Émile puissent participer à ses funérailles. »
Dès les premières heures de la matinée, les fidèles et les habitants du village ont afflué vers la basilique. La cérémonie a été célébrée dans la tradition catholique par l’abbé Louis Le Morvan, membre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, connue pour son attachement à la liturgie tridentine.
Conformément à la volonté des parents, les personnes présentes étaient invitées à venir vêtues de blanc ou de couleurs claires, symboles de paix, d’innocence et d’espérance. Marie Soleil, la mère d’Émile, portait un long manteau blanc. Elle est apparue entourée de ses deux autres enfants, Alaïs et Vincent, ainsi que de son mari. Le visage grave, elle a serré contre elle un petit bouquet, tandis que les regards se posaient sur le petit cercueil blanc, au cœur de l’autel.
L’émotion était palpable dans l’assistance. Certains pleuraient en silence. D’autres priaient. Des enfants tenaient la main de leurs parents, sans tout comprendre, mais sentant la gravité du moment. Ce deuil collectif, partagé par des milliers de Français depuis l’annonce de la disparition du petit garçon, a trouvé là un instant d’apaisement, malgré l’injustice et les questions qui demeurent.
⚰️ Un choix d’inhumation marqué par des tensions familiales
Si la cérémonie religieuse s’est déroulée avec sérénité, l’organisation de l’inhumation a été plus complexe. Selon les informations rapportées par Paris Match, un désaccord profond est apparu entre les parents d’Émile et le grand-père paternel, Philippe Vedovini.
Les parents souhaitaient que leur fils soit inhumé au Haut-Vernet, près de la fontaine où il aimait jouer et à proximité de la maison où il avait disparu. Ce choix avait une forte valeur symbolique : ramener Émile « là où son corps a disparu », disaient-ils. Mais Philippe Vedovini s’y est fermement opposé. Il estimait que le cimetière de La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), où vit actuellement la famille, était un lieu plus approprié pour se recueillir. Il craignait également que cette inhumation au Haut-Vernet ravive la douleur dans le village, déjà très marqué par le drame.
Après plusieurs échanges et une certaine tension au sein de la famille, la municipalité a tranché : l’inhumation se fera à La Bouilladisse, dans la plus stricte intimité, loin des regards et de l’agitation médiatique.
🤍 Un petit ange dont la lumière ne s’éteindra jamais
Depuis juillet 2023, l’affaire Émile a bouleversé la France. Sa disparition, à seulement deux ans et demi, dans un paisible hameau de montagne, a déclenché un immense élan de solidarité et de questionnements. La découverte de quelques-uns de ses ossements en mars 2024, par une randonneuse, a permis de lever une part du mystère, mais les circonstances exactes de sa mort restent floues.
Ce 8 février 2025, la France a tourné une page douloureuse, sans vraiment refermer le livre. Les obsèques d’Émile n’étaient pas seulement celles d’un petit garçon. Elles étaient aussi le symbole d’un chagrin collectif, d’une enfance brisée trop tôt, et d’un amour parental incommensurable.
Dans la lumière de la basilique, dans les prières murmurées et les silences lourds, une chose était certaine : Émile ne sera jamais oublié.