Certains visages nous marquent à vie. Non pas pour leur célébrité, mais pour l’émotion sincère qu’ils font naître à l’écran. C’est le cas de Bernard Pruvost, cet homme au regard tendre et aux gestes maladroits, devenu une icône malgré lui. Révélé dans la série “P’tit Quinquin” de Bruno Dumont, il vient de s’éteindre discrètement, chez lui, à Calais. Mais son souvenir, lui, continue d’illuminer les cœurs.
Une apparition inoubliable, même sans costume de star
Personne ne s’attendait à ce que Bernard Pruvost, ancien ouvrier, chômeur à l’époque, bouleverse les spectateurs d’Arte. Découvert dans une association de réinsertion par le réalisateur Bruno Dumont, il s’est vu confier le rôle du commandant Van der Weyden, gendarme un peu foutraque, un peu philosophe, mais surtout profondément humain. Et dès sa première scène dans “P’tit Quinquin”, c’est un coup de cœur national.
Avec ses tics, ses sourcils broussailleux et son élocution unique, Bernard n’avait rien du comédien formaté. Et c’est justement ce qui a touché les spectateurs. Il faisait rire, parfois pleurer, mais surtout, il restait gravé. Comme un personnage qu’on croit inventé, et qu’on découvre ensuite… vrai.
Un acteur né, mais arrivé sur le tard
Dans la série, il partageait l’écran avec Philippe Jore, autre non-professionnel. Ensemble, ils formaient un duo tendre, maladroit, parfois lunaire, un peu comme des cousins du célèbre inspecteur Columbo et de Charlie Chaplin. “On est au cœur du mal là, Carpentier”, disait Bernard avec une intensité désarmante. Une réplique culte pour toute une génération de téléspectateurs.
Son personnage revient ensuite dans “Coincoin et les Z’inhumains” (2018), puis dans “L’Empire” (2024), toujours sous la direction de Dumont, où il partage l’affiche avec Camille Cottin et Fabrice Luchini. Malgré cette reconnaissance, Bernard Pruvost n’a jamais quitté son métier d’ouvrier, et a continué à travailler à Calais jusqu’à sa retraite en 2019.
Un talent brut, guidé par la sincérité
Certains critiques ont questionné la méthode de Bruno Dumont, qui dirigeait Bernard à l’oreillette et exploitait ses tics nés du stress et de la fatigue. Mais il n’en reste pas moins que Bernard “crèvait l’écran”, comme on dit. Ce qu’il dégageait, c’était de l’authenticité, brute, touchante, rare.
Dans un monde où tout est parfois trop lisse, Bernard Pruvost rappelait que l’imperfection peut devenir poésie. Que le cinéma peut aussi accueillir ceux que la vie n’a pas destinés aux projecteurs. Et que parfois, il suffit d’un regard perdu, d’un sourire gêné ou d’un mot bancal pour créer une émotion inoubliable.
Il laisse un vide… mais aussi un sourire
Aujourd’hui, les fans de la série pleurent un homme simple, pudique, sincère. Bernard Pruvost n’était pas une star au sens classique du terme. Mais il avait ce “je-ne-sais-quoi” que les projecteurs ne fabriquent pas : une âme vraie. Et c’est pour ça qu’on l’aimait.
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Parce qu’il n’a peut-être jamais rêvé d’être acteur… mais il a conquis des milliers de cœurs. Merci Bernard, et bon voyage.

