La lutte initiée par son chef n’est pas tombée en dérisoire. Rappelons que celui-ci est en grève de la faim depuis le 3 janvier. Après des examens minutieux du dossier de Laye Fodé Traoré, il est autorisé officiellement à vivre en France à titre de séjour.
En apprenant la bonne nouvelle, Stéphane Ravacley, son patron, en grève de la faim depuis des jours dans le but de régulariser son apprenti, n’a pas tardé à affirmer cela à Brut.
Belle victoire pour ce duo solidaire, à savoir que le parton a dénié sa propre vie au profit de son employé. Comme annoncé par le député européen Raphaël Glucksmann ce jeudi à midi, via son profil Twitter, Laye Fodé Traoré, apprenti boulanger à Besançon à Doubs, a été autorisé pour vivre dans l’hexagone à titre de séjour.
"Je ne suis qu'un simple boulanger, mais je pense qu'il y a des choses incompréhensibles."
Pendant ce temps-là, à Besançon, ce boulanger se bat pour que son apprenti guinéen Laye reste sur le territoire français. pic.twitter.com/ujMrHUQSH3
— Brut FR (@brutofficiel) January 12, 2021
Ils avaient entretenu un entrevu à la préfecture de Vesoul en début d’après-midi, comme l’a annoncé Est républicain. Le rendez-vous était prévu avoir lieu en présence d’une déléguée de l’association qui se charge du cas de Laye depuis sa majorité.
Le boulanger, subissant un malaise, a été admis aux urgences suite à ses jours de grève de la faim. Malgré son état de santé, le boulanger, dévoué, désire continuer sa lutte pour soutenir Laye. Pour ce qui est de la pétition qu’il a lancé récemment, 241 000 signatures ont été rassemblées en ce jour-même.
La situation est exceptionnelle
A 16 ans, Laye est débarque en France depuis la Guinée. Cet aboutissement a été précédé d’un long trajet aventureux. En cause, le jeune ado a été isolé à défaut de papiers avant d’être pris en charge par l’aide sociale dédié aux enfants. Selon le Parisien, « Quand il était mineur, l’Etat s’en est bien occupé. Il savait que c’était un migrant, mais il lui a proposé logement, protection, vacances et travail. Et le jour où il a 18 ans, qu’il est bien parti dans la vie, on lui dit, qu’il doit quitter le pays ». Vivant actuellement dans l’hexagone, le boulanger est dévoué à aider le guinéen dans son parcours.
Après la menace d’expulsion, la préfecture de la Haute-Saône n’avait pas consenti à ce qu’il reste sur le territoire une fois majeur. Ainsi, Laye a saisi le tribunal administratif de Besançon sur le fond au vu de cette situation. Le recours est prévu pour un examen le 26 janvier. Le dossier est passé à la médiatisation et a été transmis à Paris. Résultat ? La ministre du Travail Élisabeth Borne a classé le cas du jeune homme comme étant une situation particulière, lors de son déplacement dans le Doubs le 8 janvier.
Actuellement apprenti en boulangerie depuis un an et demi au fournil, Laye, passe son diplôme en juin. Grâce à l’aide de Stéphane Ravacley, il pourra continuer ses études pour obtenir son brevet professionnel en boulangerie.