Malawi : Theresa Kachindamoto annule jusqu’à 3000 mariages d’enfants une fois au pouvoir pour envoyer les jeunes filles à l’école - Recettes en Famille

Malawi : Theresa Kachindamoto annule jusqu’à 3000 mariages d’enfants une fois au pouvoir pour envoyer les jeunes filles à l’école

by Emma
L’enfance est une période plus qu’importante dans la vie d’une personne. C’est la période qui forge l’individu. C’est pour cela qu’il faut faire tout ce que l’on peut en tant que parent, pour que l’enfance de sa progéniture se passe le plus sainement, et le plus adéquatement possible. Une bonne éducation en fait partie. Mais dans plus d’une région du globe, des enfants n’ont pas d’enfance, certains n’ont pas d’autres choix que de prendre des responsabilités d’adultes trop prématurément et d’autres n’ont pas accès à de bons établissements éducatifs. Mais le cas le plus fréquent est le cas où des petites filles sont envoyées se marier trop tôt. Sachant que priver des personnes de leur enfance peut nuire énormément à l’avenir d’une personne, ce chef au Malawi a utilisé son pouvoir pour mettre fin à des mariages d’enfants et pour les envoyer à l’école dans le but de les offrir une éducation adéquate. Les informations nous sont rapportées par nos confrères de Frances Info.

Certaines personnes pourraient être étonnées mais les luttes pour offrir aux enfants leurs droits font encore rage en ce moment et ils sont encore très importants. Cela due au fait que dans certaines régions du globe, beaucoup d’enfants ne jouissent pas encore pleinement de leurs droits et sont employés à un jeune âge ou sont envoyés se marier. Il se peut que la cause soit le manque de moyen ou bien la culture. Sachant à quel point cela peut s’avérer être un problème, Theresa Kachindamoto a mis fin au mariage de mineures dès qu’elle est arrivée au pouvoir dans le district Dedza au Malawi. Après cela, elle s’est arrangée pour les envoyer à l’école.

Theresa Kachindamoto était la benjamine de sa famille et n’a jamais vraiment eu en tête de devenir chef

Il y a 16 ans, elle a été nommée chef traditionnel de son district et elle a demandée : “Pourquoi ? Pourquoi moi ? Je suis une femme, et vous dites qu’une femme ne peut pas être chef. Alors pourquoi maintenant ?” En plus de venir d’un autre village, en plus de ne pas être la plus âgée parmi ses frères et sœurs, elle était la plus jeune d’entre eux. Cependant, elle a quand même été choisie comme chef grâce à ses vertus : “Ils m’ont répondu : on vous a choisie parce que vous êtes bienveillante envers les gens, alors nous voulons que vous deveniez leur chef”.

Dès qu’elle est devenue chef, elle a fait de son mieux pour abolir le mariage de mineurs

Selon Theresa, la chose qui l’a plus choqué dès son arrivée au pouvoir était le fait que beaucoup de jeunes filles âgées d’environ 12 à 15 ans étaient déjà mariées et certaines avaient déjà des enfants : “J’ai dit non, c’est trop ! Je dois faire quelque chose !”.

Elle a alors lutté pour que cette pratique soit abolie de sa communauté. Elle a annulé le mariage de plus de 3000 mineurs et a interdit cette pratique dès qu’elle est arrivée au pouvoir.

Elle a envoyé les mineurs à l’école et a tout fait pour protéger leurs enfances

Theresa Kachindamoto a alors envoyé les mineurs précédemment mariés à l’école pour qu’ils profitent d’une éducation appropriée et a ensuite interdit le « kusasa fumbi » qui était une pratique consistant à envoyer des jeunes filles de sept ans s’initier à des actes sexuels pour satisfaire leurs futurs maris.

Une lutte contre des chefs « traditionalistes »

Après avoir interdit cette pratique, elle a décrété que tout autre chef autorisant cette pratique serait destitué. Elle a même déjà destitué 4 chefs qui gardaient ces pratiques au lieu de l’abolir. En effet, ça n’a pas été sans conséquence pour elle car elle a eu des menaces de morts venant de certains traditionalistes. Mais cela ne l’a pas empêché à poursuivre son travail : “Je m’en fiche, ça ne me pose pas de problème. J’ai dit qu’on pouvait discuter, mais que ces filles allaient retourner à l’école”.

Les risques apportés par le mariage d’enfants

C’est un sujet beaucoup discuté dans le cadre de la protection de l’enfant contre la violence, l’exploitation et les abus au sein de l’Unicef. Beaucoup de pays et de régions dans le globe ont encore recours à cette pratique et les filles sont ceux qui sont le plus victimes.

Cela présente non seulement des risques pour leur épanouissement mental et psychologique mais aussi pour leurs santés physiques. Dans un sondage où des filles de 15-19 ans portent un enfant, dans beaucoup de cas, soit-elle, soit son enfant, soit les deux perdent la vie.

L’UNICEF souligne qu’une mère de moins de 18 ans qui porte un enfant présente plus de 60% de chances de perdre son enfant soit durant la grossesse soit durant l’accouchement. Même dans le cas où l’accouchement se déroule sans que l’enfant ni la mère ne perde la vie, il y a encore de grandes chances que l’enfant soit en sous poids, d’être victime de sous nutrition ou encore un problème ou retard de sa croissance physique ou/et cognitif.

En plus de tout cela, il se peut aussi qu’une atteinte psychologique à la mère soit présente. Un mariage de mineur pourrait les traumatiser car l’enfant pourrait-être victime de violence domestique, de maltraitance, et encore plus. En plus de cela, un mariage précoce prive l’enfant de son « enfance ». Cela lui prive des moments qu’elle pourrait passer avec sa famille, avec ses amis, les temps qu’elle devrait passer à devenir plus mature psychologiquement et physiquement, etc.

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