Condamnation de Gérard Depardieu : une icône déchue

Le 13 mai 2025, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu l’acteur français Gérard Depardieu coupable d’agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage du film Les Volets verts en 2021. Cette condamnation marque une étape significative dans la lutte contre les violences sexuelles dans l’industrie cinématographique française.

Une figure emblématique du cinéma français condamnée

Gérard Depardieu, 76 ans, est l’une des figures les plus emblématiques du cinéma français, avec une carrière s’étendant sur plus de cinq décennies et plus de 250 films à son actif. Connu pour ses rôles dans des œuvres telles que Cyrano de Bergerac, Jean de Florette et Green Card, il a reçu de nombreuses distinctions, dont deux César du meilleur acteur et une nomination à l’Oscar du meilleur acteur.

Les faits reprochés

Les faits pour lesquels Depardieu a été condamné se sont déroulés en août 2021, lors du tournage du film Les Volets verts, réalisé par Jean Becker. Deux femmes membres de l’équipe technique ont porté plainte : une décoratrice de 54 ans et une assistante réalisatrice de 34 ans. Elles ont témoigné que l’acteur les avait touchées de manière inappropriée, notamment en leur saisissant les hanches, la poitrine et les fesses, accompagnant ces gestes de propos obscènes. L’une des plaignantes a déclaré que Depardieu l’avait coincée entre ses jambes dans un couloir étroit et l’avait pelotée, tout en lui faisant des propositions à caractère sexuel.

Le procès et la défense controversée

Le procès s’est tenu en mars 2025. Depardieu, qui n’a pas assisté à l’audience, a été représenté par son avocat, Me Jérémie Assous. Ce dernier a adopté une stratégie de défense agressive, remettant en question la crédibilité des plaignantes et critiquant le mouvement #MeToo. Ses propos ont été jugés sexistes et misogynes par de nombreux observateurs, suscitant l’indignation de plus de 200 avocats qui ont signé une lettre ouverte dénonçant l’absence de réaction du tribunal face à ces attaques.

Le verdict

Le tribunal a condamné Gérard Depardieu à 18 mois de prison avec sursis, une amende de 29 040 euros et l’inscription au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles. Les juges ont estimé que les témoignages des victimes étaient “constants, réitérés et étayés”, tandis que la version des faits présentée par l’accusé était “peu crédible”. Le comportement de la défense a également été critiqué, le tribunal considérant que les attaques verbales de l’avocat avaient aggravé le préjudice subi par les plaignantes.

Réactions et implications

Cette condamnation a suscité de nombreuses réactions dans le monde du cinéma et au-delà. Certains, comme les acteurs Vincent Perez et Fanny Ardant, ont continué à soutenir Depardieu, tandis que d’autres ont salué le verdict comme une avancée majeure pour la reconnaissance des victimes de violences sexuelles. L’affaire a ravivé le débat sur l’impunité dont bénéficient certaines personnalités publiques et sur la nécessité de changer les mentalités au sein de l’industrie du divertissement.

Autres accusations en cours

Gérard Depardieu fait l’objet d’autres accusations de violences sexuelles. En 2018, l’actrice Charlotte Arnould a porté plainte pour viol, une affaire toujours en cours d’instruction. De plus, en 2023, treize femmes ont témoigné dans une enquête de Mediapart, l’accusant de comportements inappropriés sur plusieurs tournages entre 2004 et 2022.

Conclusion

La condamnation de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles représente un tournant dans la lutte contre les violences sexuelles en France, en particulier dans le milieu du cinéma. Elle souligne l’importance de la parole des victimes et la nécessité pour les institutions de prendre ces accusations au sérieux, indépendamment du statut de l’accusé. Alors que d’autres affaires sont encore en cours, ce verdict pourrait marquer le début d’une ère de plus grande responsabilité et de changement au sein de l’industrie culturelle française.

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